Non, non pas restaurateur !*
À ce précieux instant de cette fin de vie, la mienne bien sûr, mais aussi celle de toutes les espèces animales et végétales de la planète, causées par Sapiens and Co, en sachant que les culpabiliser ne sert strictement à rien, bien au contraire; que mon blog politiquement incorrect ne drainera pas un changement dans les mentalités, le climat, ni ne diminuera la pollution, permettez-moi de me replonger dans mes mémoires . Le premier chapitre :
*Restaurateur, non pas uniquement de rassasier de simples mortels, mais de vouloir participer à la restauration du Grand'Oeuvre de la Nature et de ses outils humains , telle la démocratie qui en a un vif besoin. (Oui, c'est prétentieux! La raison de ce "NON" de lâche que je suis.)
Scotch Story Blues
L’odyssée du Spirit of Sindbad
Essai pour un roman
autobiographique
Rochefort, 18 août 2015
Premier
chapitre :
Boat people du Viêtnam
Antibes fin Septembre
1987
J’adorais mon Coloba,
un motor yacht de 57 pieds. Il
avait toutes les qualités nautiques
qu’une famille puisse rêver pour les vacances d’été : sillonner la
Méditerranée au large, de l’Espagne à l’Italie et des îles relativement
proches. Disons : naviguer en père
peinard comme l’avait chanté Georges Brassens.
Mais cette famille venait de se briser. Pour vaincre cette solitude soudaine, j’avais décidé de partir
bien plus loin, franchir les océans. Il
me fallait d’autres horizons. Un fait de l’actualité de 1979 m’avait
particulièrement frappé : des embarcations vétustes au milieu de la Mer de
Chine, abandonnées au gré des flots, dans lesquelles se tassaient en surnombre
des familles vietnamiennes qui préféraient braver l’océan que les Khmers rouges. J’avais
encore en mémoire ces images qui défilaient sur le petit écran :
des moribonds sauvés in extrémis.
Ceux-ci avaient eu de la chance puisqu’on les avait repérés. Sur le plateau de la chaîne, un jeune médecin, Bernard Kouchner, est
entouré de personnalités du cinéma : Simone Signoret et Yves Montand, mais
aussi d’intellectuelles comme Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, André Glucksmann.
En 1978, avec M.S.F. (médecins sans frontière), ils avaient constitué un comité
de soutien sous le thème : « Un
bateau pour le Vietnam ». Ce
qui permit d’affréter un cargo-caboteur néo-calédonien en navire-hôpital, « Île de lumière ». François Herbelin, un Breton de vingt-neuf ans, sera le capitaine. Il s’agit de repêcher ces gens qui se
noyaient en mer. Il fallait encore
récolter des fonds, aussi ce passage à
la télé, pour qu’« Île de lumière »
puisse encore assister les plus de vingt mille boat people agglutinés sur l’île
malaise minuscule de Poulo Bidong. Un
mois supplémentaire, le temps de terminer la construction en bois de l’hôpital
insulaire qui prendrait le relais.
À cette époque des
« Trente glorieuses », les pays hôtes
avaient bien pu organiser l’accueil de ces dizaines de milliers
d’immigrants. Ces ressortissants,
devenus des citoyens à part entière,
contribuèrent très positivement à
l’épanouissement des nations qui leur
avaient ouvert leur cœur. Hélas, pour
en revenir à cette époque de l’après-guerre au Viêt-Nam, nous apprenions encore, que régulièrement en
Mer de Chine et dans l’Océan Indien se jouaient toujours ces drames ;
combien de ces canots n’ont-ils pas disparus avec leur cargaison de
« femmes et enfants d’abord… et où les flots n’étaient pas les seuls
ennemis » !
Les lois de la mer obligent à porter secours à
toute personne en péril ; mais
rodaient aussi les hors-la-loi de la mer
qui pillaient et massacraient … sauf les jeunes filles enlevées qui
représentaient une certaine valeur pour les bordels de Bangkok
Et, j’avais eu cette idée de partir au secours de l’une ou
l’autre famille perdue en Mer de Chine. Celui
qui sauve une vie, sauve le monde entier, n’est-ce-pas ?
Pour un tel projet, il me fallait un bateau capable d’une
plus grande autonomie que celle des quatre cents miles du Coloba. En Méditerranée, cette distance est appréciable, mais insuffisante pour traverser l’Océan
Indien. Un voilier hauturier ferait
l’affaire pour emmener une équipe de secouristes qui auraient souhaité se joindre
à mon projet.
À gauche du Coloba, un catamaran Solaris de 12
mètres attendait un nouvel acquéreur: peut-être celui de Coluche qui
venait de nous quitter. Le comédien,
humoriste, humaniste avait choisi son destin : la moto fatale plutôt que
naviguer comme Antoine. L’amour de l’un
pour les petites gens valait bien celui de l’autre pour les grands
espaces. Avec du recul, aujourd’hui,
nous constatons que la mort n’a pas mis fin au rêve de sa vie.
Bien au contraire !
Ah ! Ces artistes
prophètes envoyés des cieux. Ce
genre de voilier à deux coques, d’élégance douteuse, ne m’attirait pas particulièrement. Du fait de sa proximité, j’ai eu l’occasion
de le visiter, et fus franchement impressionné par son espace convivial. Je voyais déjà où poser la machine à
écrire... et finalement pourquoi pas.
Son prix était intéressant.
C’était ma période d‘addiction à l’écriture. Une véritable fièvre ! Après
nos dernières vacances ensemble sur la Côte d’Azur, mon épouse était repartie avec Laurent et
Barbara pour la rentrée scolaire. Cette fois, celle-ci aurait un autre goût : leurs parents se séparaient. Pour faire face à cette solitude
soudaine, en cette fin d’été 1987, je m’étais mis à écrire tout ce qui me
passait par la tête.
Il me semble tant que la plaie de la rupture n’est pas
cicatrisée, les conjoints ont besoin de se parler - ne serait-ce que pour se rassurer
quant à leur avenir respectif.
Conversation téléphonique en
général. Et, bonjour la facture de la
régie ! Avant tout les enfants…
mais, il y a aussi les biens à se
partager. Hélène gardait la maison, la
Rolls décapotable, moi le bateau et mon vélo (qui prenait nettement moins de
place sur le pont). C’était clair,
même avec plus de mille kilomètres entre nous pour lui faire part de mes
intentions. Elle m’interrompit très vite.
- D’accord, mais les côtes vietnamiennes ne sont pas des endroits aussi paisibles que la
Ligure ou la Côte d’Azur. Trouve au
moins un marin qui connaît ces régions.
- Ce
n’est tout de même pas ici à la Côte d’Azur parmi ces jolis thorax que je vais
trouver un François Herbelin (dixit : le capitaine d’Île de lumière)! Un skipper avec une telle expérience ne
traîne pas dans ces ports de plaisance ; et il faudrait qu’il soit aussi fou que moi pour ce genre
d’expédition.
-
Méfie-toi des mythomanes!
-
C’est vrai, les fabulateurs, en ce qui
concerne les horizons lointains peu connus du commun des mortels, ne manqueront
pas à l’appel.
-
Mais ils
nous ont tout de même fait rêver. Pense à Marco Polo ou Sindbad le marin.
-
- Oui,
et combien de vocations d’aventuriers
n’ont-t-ils pas suscitées !
-
Tu parles
d’une époque révolue. Les rêves aujourd’hui
prennent forme en parcourant les
catalogues des agences de voyage.
Trop fraîche cette
rupture sans doute pour déjà donner place à l’indifférence au destin de
l’autre. Elle semblait s’inquiéter
vraiment du projet qui me tenait à
cœur. Était-ce la douleur de cette
cassure qui m’aveuglait au point de me lancer un tel défi ? Chercher ces boat people qui s’aventuraient
sur l’Océan Indien…peut-être quelques
vies à sauver. Oui, Bernard Kouchner, par le jeu des médias,
avait réussi à me sensibiliser.
Ce n’est pas que je
voulais en rajouter à ces témoignages
diffusés en France et en Belgique.
Déjà à l’époque, avec la guitare, j’avais
commencé à fredonner une mélodie,
inspirée de « Madame Butterfly » de G. Puccini. J’imaginais cette scène où notre héroïne
contemplait la mer scrutant l’horizon,
espérant voir au loin les voiles du vaisseau de son beau
capitaine qui revenait vers elle : « …Sur la mer
calmée… ».
Dans mon enfance, je
ne me lassais pas d’entendre ma mère chanter ce passage, tenant son ventre pour rassurer, Polo, le prochain bébé qui
devait naître et qui gesticulait de bonheur au son de la voix soprane, en duo
avec le violon du paternel. Par ses mimiques,
imitant à l’archet le chant du rossignol ou du canari, nous éclations de rire. Effectivement notre frère cadet est de loin
le plus doué pour la musique, mais c’est la percussion qu’il a choisi. Curieux paradoxe ! Lui qui est né au début des années 50, dans
la douceur des mélodies, joue de la
batterie endiablée ; moi, qui
naquis sous les bombardements et le martellement des bottes nazies, j’aime les
complaintes douces à la guitare ou au piano, même si les scènes ne sont pas
toujours très réjouissantes :
« …/ Les flots tumultueux ne sont pas les
seuls ennemis ;
Séquelles des guerres du Viêtnam : des
pirates thaïs.
Oui, l’océan et les hommes se partagent les
corps ;
Le commerce des femmes va bon train dans les
ports./… »
D’accord, ces canots
à la dérive dans l’Océan Indien étaient si loin de l’Europe. N’avions-nous pas eu notre lot de drames : 14-18, le génocide
arménien, la guerre d’Espagne, peinte dans son extrême violence sous le
nom de Guernica par Picasso ; la Shoah, dont on voit bien qu’après
soixante-dix ans ce peuple est toujours
sous le choc ? Aujourd’hui, trente
ans après cette conversation téléphonique entre Antibes et Bruxelles avec
Hélène, nous assistons, presque
impuissants, à ce même phénomène en
Méditerranée : des populations fuyant des États en guerre, où l’injustice, la dictature et la cruauté règnent en maître.
Ils s’entassent en surnombre dans des embarcations plus que douteuses.
À qui profite le
crime ? Marchands et
fabricants d’armes ou de canots pneumatiques, comme cette Consule honoraire commerçante à
Bodrum en Turquie (qui bien sûr sera destituée par son pays : la France
scandalisée !), spéculations boursières, actualité médiatique, passeurs
d’hommes. Hélas !, j’ai la faiblesse de croire que l’opportunisme fait
partie du patrimoine génétique de l’humanité.
Est-ce un mal nécessaire pour que triomphe le bien ?
Et j’ai ce tableau pastoral qui remonte à l’instant de ma
mémoire.
Par un bel après-midi, promenade avec Frank, mon berger
allemand, sur un chemin de campagne près de Corroy-le-Grand – le village de mon enfance où vibrait au
chant du coq, de toute sa cour, étable, bergerie et porcherie comprises, la fermette de marraine Esther et de mon
oncle Alfred. Dès les premiers jours des grandes vacances, ils guettaient impatiemment l’arrivée des deux
petits Bruxellois de six et sept ans et de tante Élise chargée, par nos
parents de nous emmener depuis Bruxelles
dans l’un des autocars « Pullman » bleus, en attente à la chaussée d’Auderghem. Courageux ces chauffeurs qui lançaient ces
bus poussifs sur les côtes ou les descentes du Brabant ; luttant
continuellement avec le grand volant, le levier de la boite de vitesse qui
craquait. Mais nous arrivions néanmoins toujours, sans la moindre panne à Chaumont-Gistoux
pour la correspondance avec le petit tram vert
à vapeur vers Corroy-le-Grand.
René et moi, le cadet, sautions
avant l’arrêt ; - sourds aux injonctions de notre aïeule. Nous courions vers la basse-cour, cueillis au
passage par les bras rugueux, dus aux
travaux de la ferme, de cette autre
grande tante. Elle s’empressera de nous montrer les nouveaux nés :
cochons, poussins, agneaux, en recommandant de ne pas oublier
d’embrasser notre arrière-grand-mère presque centenaire, silencieuse et quasi
invisible, tapie dans son fauteuil près du poêle de Louvain. Une fois le garnement, que j’étais, lui avait fait un vilain pied de nez - pas trop attiré par ce visage tanné et ridé
comme du cuir craquelé de ces vieux ayant passé toute leur vie au grand air de
la campagne. Elle, que je croyais
paralysée des jambes, se précipita sur
moi avec le tisonnier et me donna une belle bastonnade. Tellement surpris, je n’eus pas le temps de m’enfuir. Je vois encore cette aïeule bondir du voltaire et me rattraper de ses
petites jambes, brusquement bien
alertes. Sans doute l’habitude de courir
derrière ses douze enfants, dont notre
grand-père Georges, qu’hélas on n’a pas
connu ! La seule joie qu’il
aura avant de mourir à trente-six ans: écouter sa fille préadolescente jouer sur le piano qu’il lui avait offert
pour son anniversaire. Le diabète
l’ayant rendu aveugle, il ne verra pas les
larmes de la jeune virtuose de douze ans, mais l’ex-trompettiste de la fanfare voulait partir en musique. Quand la grande faucheuse approche, même si on ne leur dit pas, les enfants savent.
Il était le plus jeune
de cette fratrie… vingt ans de moins que l’aînée – justement
cette marraine Esther qui n’avait pas pu avoir d’enfant. Ni la tante Élise non plus ! Elles
portaient tout leur amour sur nous comme si on était les leurs ; grâce à
Lucio, ce petit Portugais très
empressé de faire sept enfants à
Georgette, leur nièce chérie, notre mère. Pour notre naissance, et plus spécialement
la mienne, ce fut pendant les bombardements à Bruxelles. Aux alertes, Maman se cachait sous le
lit, nous serrant dans ses bras en se
disant : « s’il y a une
bombe, on mourra tous ensemble ! »….On ne séjournera pas
longtemps dans la capitale,
continuellement en état d’alerte suite aux incessants raids aériens des alliés
sous l’Occupation. J’avais six mois
quand notre petite famille, d’un papa issu d’un pays neutre, le Portugal, nous
embarqua dans le dernier train partant de Bruxelles via Lisbonne, début 1943. Pas si neutre que ça le petit Portugais,
dessinateur de talent, fraîchement sorti de Polytechnique de l’Institut
Solbosch ! J’explique : Près
de Vilvorde, l’usine d’Haarlem fabrique des moteurs d’avion pour le compte de
l’armée allemande. Je ne sais d’où est venu
cet ordre de mission, toujours est-il que Papa
avait dessiné l’implantation des ateliers de la Luftwaffe. Croquis détaillés enfuis dans mes
couches-culottes pour le voyage. Ces
documents furent remis à des agents secrets de l’Intelligence Service à Lisbonne. Ces derniers viendront plus tard féliciter
leur opportun espion ayant retrouvé sa
patrie, quittée à l’âge de neuf ans. -
Don Alfredo César Salles, mon
grand-père, notable de Santarem, ruiné suite à un incendie qui ravagea ses
terres, fut engagé en 1929 par la
société Macadam, pour participer, en
tant que contremaître, à la construction des routes du littoral de la
Flandre en Belgique. Il y emmena évidemment
sa famille. Suite à un AVC, il mourut
dans un hospice à Bruxelles en 1939.
- Ainsi l’usine fut bombardée avec
précision. Oui, Je sais ! … Je fais partie de ces bébés espions de
la guerre quarante ! Il a dû y en
avoir quelques- uns. De ces presque
quatre années passées au Portugal, de
quoi puis-je encore me souvenir ?
Un parc où jouent des enfants et que je pleure ; mais,
mon grand frère vient me réconforter
en ayant récupéré la brouette
qu’un sale gamin portugais m’avait prise ? René est le plus fort, il a dix-huit mois de plus que moi... Une cousine, bien plus âgée – au moins dix
ans - fière de montrer sa tortue de jardin. Je m’émerveille de découvrir qu’il n’y avait
pas que des chats et des chiens sur la
planète des hommes et plus particulièrement dans cette grande cuisine
collective, où toutes les mamies s’occupent de nous. Notre jeune maman, employée à la banque
alimentaire du Consulat belge expédie des colis vers la Belgique … Que Papa avait gagné le premier prix national
pour la création d’un dessin publicitaire ventant les qualités des
citrons ? Cela ressemblait
étrangement à une planche à voile. Il travaillait comme comptable et
dessinateur pour le compte du Docteur
Keuschler dirigeant une usine fabriquant des châssis et portes en lamellés de
liège (Brevet que le paternel exploitera
en Belgique quelques années plus tard sous l’enseigne
« Tricork »). Paraît-il
aussi qu’à l’âge de deux ans sur la
plage, je me noyai presque, emporté par une vague, sans
que mes parents s’en aperçoivent. Un
monsieur courut dans l’eau tout habillé
pour me sauver in extremis… et
encore, que papa et maman s’étaient
séparés… et dès lors, qu’après la guerre, notre mère et nous sommes revenus en
Belgique. J’étais adulte quand, suite à
une conversation sans grande importance,
elle m’apprit qu’arrivés à Paris, ayant quelques heures à patienter pour
la correspondance avec Bruxelles, nous
fîmes une promenade en calèche près de la Tour Eiffel. Hélas, ni René ni moi on
ne s’en souvient ! On dormait.
Finalement le papa est
revenu en Belgique pour reconquérir notre mère qui pleurait souvent. Tant bien que mal, René et moi essayons de la
consoler dans cette maison où nous n’étions pas tellement bien accueillis
… et nous avons quitté Nivelles, - nous y vivions depuis plus de deux
ans chez Bonne-maman, notre grand-mère
maternelle qui s’était remariée avec un certain Lucien Couniot ; et avait mis au monde, à peine un peu plus
âgés que nous, Lucienne et Hubert. Ce dernier, avec sa carabine à plomb, nous
tirait dans les fesses et ça nous faisait très mal - ,
pour résider à Ixelles, juste en face de l’hôpital où naquit
Claudine, notre petite sœur en 1947.
Et en cette fin des
années quarante sur le petit quai de Corroy-le-Grand, nous
apportions et emportions ces
moments de bonheur qui se renouvèleront chaque été, aux grandes vacances jusqu’à notre adolescence. La voie ferrée qui plus tard portera
l’autorail jaune diesel, longeait le
ruisseau, comme par hasard baptisé « le Train » qui coulait à moins
de 20 mètres du porche de leur habitat.
Vers mes vingt ans, ayant acquis une magnifique Harley Davidson
(elles se vendaient pour rien à l’époque ; servant surtout à la
gendarmerie et remplacées régulièrement), avec Lydia, ma fiancée et bientôt
mère de Geneviève, la fille unique qu’elle me donnera, sans pour autant nous
marier et très vite nous séparer, nous sommes descendus à Corroy-le-Grand. Les deux vieilles tantes devenues veuves vivaient ensemble. Hélas !
Alzheimer pour Esther qui fit visiter gentiment le potager à ma
compagne. Par contre la tante Élise avait toujours son mauvais
caractère : « - Vous voyagez avec des femmes
maintenant ! », me dit-elle, en guise de bonjour, alors qu’on ne
s’était plus vu depuis des années.
C’est vrai, je dois préciser qu’on n’usait pas du « Tu » chez
les Fronville !
Oui, après plus de quarante ans écoulés,
il m’arrivait parfois de balader mon chien dans ces lieux où s’étendaient les
champs à perte de vue de la riche campagne brabançonne. Gentils souvenirs
aussi, ces dimanches après-midis après
les vêpres où Monsieur le curé, comme on disait en ce temps-là, amenait les
enfants sages du village sur les chemins
de terre des environs pour nous plonger dans cette vaste campagne entourée de
blés d’or. Près des meules de foin nous jouions
à cache-cache en taquinant Bobette,
la seule fillette qui avait eu l’audace de nous accompagner.
Du curé
de campagne, je composerai au
début des années quatre-vingt-dix une
chanson sur une petite île déserte des Caraïbes ; et une autre juste après : « le
Paumé ». Car il fallait
l’être pour imaginer une telle complainte, sur une plage où j’avais décidé de
passer la journée pour récupérer un chien abandonné. En effet, à bord du Spirit
of Sindbad au mouillage la veille, à l’abri du vent pour passer la nuit, en
scrutant la mangrove aux jumelles, mon
regard fut attiré par une petite croix plantée dans le sable.
Mon tempérament curieux évidemment m’y conduira voir pourquoi. Sur ce symbole était planté un petit écriteau en anglais demandant aux
navigateurs de passage de donner à boire et à manger au « lonely
dog ». Effectivement on pouvait apercevoir tout autour des traces
de pattes de chien. Le lendemain matin,
je demanderai à Jean-Lou de me laisser sur l’île. Pas question de lever l’ancre sans avoir
essayé d’attraper cet animal.
Avait-il survécu à un naufrage ou
simplement sauté par-dessus bord d’un bateau ? En tous cas,
quelqu’un de bien intentionné avait mis cette pancarte. Mais pourquoi
n’avait-il pas ramené le chien ? Je
le comprendrai plus tard. À moi de jouer
pour la suite ; sans compter sur
l’aide du skipper qui détestait les clebs domestiques devenus totalement
dépendants des hommes, « alors
qu’il y a tant d’enfants qui meurent de faim », disait-il.
Pour passer le temps, peut-être toute la journée à guetter
le quadrupède, la guitare serait une
bonne compagne. En quelques accords, à
l’ombre de la mangrove, sur cette plage des Caraïbes, cette chanson est née.
(Hélas, impossible de récupérer le chien ! Revenu au bateau à la nage, laissant la
guitare sur la plage, je viendrai plus
tard la chercher avec le Zodiac. Aux
jumelles, du bateau, j’ai pu apercevoir
le chien venu renifler et lever la patte sur l’instrument à cordes. C’était un Dalmatien - mâle, vous l’aurez
deviné ! - qui ne voulait plus
approcher les humains ou le bateau, et / ou, plus sûrement, cette association
des deux.)
Le Curé du
village
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
J’ai beau avoir passé l’âge Je
me souviendrai toujours
Du bon curé de village Qui
nous sortait du bourg
C’était après les vêpres Le
dimanche bien sages
Sérieux tout en prière On
aurait dit des anges
Pourtant un peu gaillards Quand
il était en retard
On se partageait l’hostie
Derrière la sacristie
C’était le corps du Bon Dieu
Qui avait-il de mieux ?
Le bon curé de campagne Nous
emmenait au loin
Jusqu’au pied de la montagne Le
plus petit par la main
Il parlait du Bon Dieu De Jésus,
de Marie
Perplexes mais bien curieux De
celle qui fut bénie
Car nous un peu canailles On
se cachait dans la paille
On taquinait les filles Avec
des brins d’orties
Nous étions des enfants Encore
bien innocents
En bicyclette parfois Derrière
le pèlerin
Pédalant à tout va À travers
les chemins
Quand on voyait une croix
Exprimant notre foi
On se mettait genoux à terre On
récitait le Pater
Mais nous les polissons Qui
parlions au Bon Dieu
On dégonflait les pneus De
l’homme de religion
Et puis en confession C’était
la punition
Bien des années plus tard Je
suis retourné voir
Toujours les mêmes vieux Mais
un peu moins de Bon Dieu
Les enfants sont partis Sans
le moindre sursis
Vers les banques, les usines
Ils sont partis à la ville
L’école abandonnée L’église
dépenaillée
C’était la décision Des
agglomérations
Toutes les portes fermées Je
dérangeais l’émission
Et puis encore plus tard Je
passai par hasard
Dans le petit village Et quel
heureux présage
Comme le cycle des saisons Les
petites habitations
Hébergèrent de nouveau De
tout- petits poupons
Des enfants dans les cours On
ressentait l’amour
Je crois que le Bon Dieu Est
revenu un peu
Il ne manque que le curé Pour
les emmener au blé
Il y a encore au monde
Beaucoup de petits villages
Où des petits vieux attendent
Fidèles à cette image
Du bon curé de campagne Nous
emmenant au loin
Jusqu’au pied de la montagne
Le plus petit par la main.
Cette escale, plus
longue que prévue, offrait l’occasion à
Jean-Lou d’aller plonger pour faire la
réserve de poissons. Sonné complètement, il revint avec deux langoustes et un
mérou en vociférant de rage contre des crapules
qui pêchaient à l’explosif.
Hélas !, je n’aurai pas le loisir de déguster ces mets de luxe pour
ce citadin qui m’imprégnait encore. Un
voilier, battant pavillon allemand, était venu s’ancrer près du Spirit of Sindbad. Le couple accepta, avec un air un peu
dubitatif, le troc que Jean-Lou
proposait : sa précieuse pêche contre quatre cannettes de bière
fraîche, une boite de saucisses de
Francfort et un peu de moutarde. La joie
pour le Suisse qui déglutit ces merguez teutonnes qu’il enrobait de moutarde,
me rappelait la Madeleine d’un certain Marcel Proust, qu’il trempait dans sa tasse
de thé.
Oui, sur ce chemin de campagne près de Corroy-le-Grand qui,
grâce à la nouvelle cité universitaire de Louvain-la-Neuve, avait repris vie, je méditais encore en pensant aux boat
people : « - Pourquoi tout ce mal perpétué par les hommes depuis des millénaires ? »
La réponse vint aussitôt avec la sensation de voir tomber de la poudre d’or sur mon berger allemand qui me précédait de quelques mètres :
« L’ennemi, c’est ma puissance ; l’amitié ma
récompense ! »
Serait-ce çà l’Illumination, qui s’identifie, comme l’explique Philip Goldberg dans son
ouvrage « L’Intuition » (aux éditions de l’Homme – traduction
française 1986) à un état de
conscience transcendant décrit par les mystiques de toutes les
cultures ?
Sur la musique de Jean-Marie Dorval :
Sangatte,
l’impasse infernale
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
C’est une vieille histoire
Le Mal ou le Bien
Troisième millénaire
Et toujours ce refrain
Des hommes sur des routes
Qui ne mènent à rien
Parce qu’ils ont des doutes
Est-ce mal ou bien
Combien de ruptures
Complice du Malin
Croyant être pures
Ont fait pire que bien
Est-ce bien ou mal
Question de maintien
Ou réponse fatale
Qui fait mal aux seins
Là-bas pas très loin
Ils quittent leurs biens
Envahis de haine
Alourdit leur peine
Que répondre à ça
Plus en plus de soldats
Défilent dans ce bal
Font-ils bien ou mal
Armée qui fait mal
Armée qui fait bien
On choisit son camp
Ou on fait semblant
Est-ce plus mal encore
Question de faire bien
Toute façon les morts
Ne nous diront rien
Et cette complainte, à propos des Boat people, s’est enfin concrétisée après trois
décennies. Le monde se serait-il
remis en marche pour de nouvelles
migrations ? Une question qui en
entraîne une autre qui est aussi la réponse, intercalée ici juste avant la
chanson des Boat people:
« …Et quand dans l’au-delà débarquera mon
âme
Trouverai-je la réponse à ces lois qui
condamnent
Les élans les idées survolant les frontières
Des États languissants qui perturbent la
terre »
Couplet final de « La Vie après la Mort, c’est vraiment l’Aventure ! » Mes dernières volontés qui serviront
d’épilogue à cet ouvrage mi- littéraire/ mi-chansons. Pardon de ne pas en dire plus au sujet
de cette chanson, pour l’instant.
Et de nouveau, cette voix intérieure me surprend:
« - Ô toi,
l’écrivaillon ! Et si tu meurs
entretemps ? …Pourquoi veux-tu
écrire plus tard ce à quoi tu penses maintenant ? Et t’excuser auprès de tes lecteurs ?
Dans ce cas, il vaut mieux pour toi (et pour eux) arrêter tout de suite ces
soubresauts de mémoire que tu exposes
dans le désordre.
-
C’est pour
ça que je l’intitule « Scotch story blues ». L’idée m’est venue en regardant une vieille
photo qui me rappelait cette scène à Paris, où j’avais dû en vitesse fixer le
micro avec du scotch avant le concert, le huit août 1988 au Pacific Fruits et
Music.
-
Oui,
mais maintenant que tu as donné l’éveil par ce quatrain final, - j’ai
bien compris ton souci de l’intercaler
ici pour accuser les États et leurs
frontières d’être la source des problèmes migratoires, - tu
es dans l’obligation de présenter cette chanson dans sa totalité. C’est
peut-être celle-ci qui est la plus importante de ton répertoire.
-
!
-
« La Vie après la Mort, c’est vraiment l’Aventure ! »
« Quand Jésus passa là expliquant toute la vie
Mais les hommes gourmands n’ont pas bien compris
Ils Le mirent sur la croix inventant une foi
Refoulant leur instinct pourtant bonne thérapie
Écoutez les amis vous me croyez déjà mort
J’ai encore dans le corps des milliards d’êtres forts
Qui préparent leur voyage emportant leur trésor
Par l’insecte et même l’eau comme moyen de transport
Refrain 1 :
La vie après la mort
c’est vraiment l’aventure
Ne me mettez pas en boite
isolé de la terre
Et si vous ne pouvez pas
jetez-moi à la mer
Surtout ne me brûlez pas
c’est peut-être l’Enfer
Il y en a qui s’en vont se cacher des vivants
Disparaissent dans les airs ou au fond des océans
Ceux qui se sont sauvés voyant ces enterrements
Ont préservé leur chair de ces commerces florissants
En lisant l’Évangile de cet Homme sur la croix
Paraît-il que jamais on ne retrouva son corps
Symbolique ou non ça conforte ma foi
De protéger mon corps même après ma mort
Refrain 2:…
C’est clair cette musique n’est
pas très romantique
À mon corps défendant ça me vient de l’inconscient
Ah cette plume qui défie les
coutumes
Si l’idée n’est pas bonne que les dieux me pardonnent
Qui voudrait que sa fin soit une longue agonie
Trépasser en souffrant ou pire encore par ennui ?
Finalement je préfère tomber face aux fusils
Vaut mieux mourir vivant que vivre mort en sursis
Refrain 3 :…
Mais encore ici-bas bien vivant je peux dire
Que cette mélodie a pour but de faire rire
N’est-ce pas ce qu’il y a de mieux pour le bien des mortels
Et que cette chansonnette
devienne une ritournelle
Mais quand dans l’au-delà débarquera mon âme
Trouverais-je la réponse à ces lois qui
condamnent
Les élans les idées survolant les
frontières
Des
États languissants qui perturbent la terre
La chanson qui suit,
fut composée en Automne 2013, suite à la noyade de près de quatre cents
migrants, à quelques brasses de l’île de
Lampedusa, près de la Sicile. Sur le moment même, cela souleva évidemment une vague d’indignation
en Europe. Cependant pour reprendre les
mots de cette insulaire de l’île de Lampedusa, Simone D’ippolito, témoin du
drame : , «… rapidement, tout
le monde a semblé passer à autre chose, "comme une bougie qui s'éteint".
"Cela
m'a encore plus convaincue que, s'il n'y a pas d'enjeu économique, rien ne
bouge. La tragédie de ces jours-ci n'est sûrement pas la dernière."
Chère Simone, tu viens de me rassurer que cette
chanson reflète bien ce que nous pensons
tous.
«La coupe a débordé à Lampedusa !»
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
Méditerranée !
Méditerranée !
La coupe a débordé à Lampedusa
Est-ce le prélude ou que sonne le glas
À propos du débat entre
le Nord le Sud?
Méditerranée !
Méditerranée !
Théâtre de conflits depuis tant d’années
Méditerranée ! Mère de nos
cultures
Autrefois si dure envers la
négritude
Sur les côtes du Nord des
yachts de milliardaires
S’ennuient dans les ports peu de monde à bord
Sur les côtés du Sud des
esquifs en bois rude
S’entassent familles entières rêvant
d’un mieux être
Bateaux de fortune combien de
naufrages
Avant de faire la une et puis qu’on tourne la page
Méditerranée !
Méditerranée !
La coupe a débordé à Lampedusa
Ils se veulent libres vivre dans l’Union
Où tous les hommes ici semblent égaux
On aura beau faire Schengen et frontières
Vivants ou même morts ils passeront encore !
Méditerranée ! Méditerranée !
Comment voulez-vous que notre indifférence
Puisse résister à cette évidence
À Lampedusa À Lampedusa
Après « Le Curé de village », composé sur cet îlot désert, espérant récupérer le
dalmatien, je composerai le « Paumé aventurier ». J’y apporte ma propre dérision, relatant mes
mésaventures, voulant m’évader vers de nouveaux horizons. Les circonstances m’y avaient un peu forcé. D’abord le Fisc et la TVA. Ils sont complètement fous. On me réclame un milliard sept cent millions
de francs belges – j’y reviendrai pour donner les détails de cette démesure
absurde - … je tourne le dos à la boutique et me mets à écrire des
chansons. Jean-Philippe de Vogelaere, journaliste au « Soir » avait
repris, en tête d’article, « Le
Fisc m’a fait chanter »,
suite à ma boutade lancée dans son interview – ce qui était la réalité,
puisque de restaurateur, j’étais devenu chanteur ! - . Auparavant,
il m’avait remarqué, hurlant et distribuant des CD audio, ayant pour
titre « L’Amour vache »
dans une ferme à Corroy-le-Grand, (oui, encore ce village !),
pour manifester contre le massacre
systématique de ces bovidés et consoler cette famille de fermiers qui
pleuraient impuissants, voyant
leurs jeunes veaux de trois jours embarqués dans des camions pour être
incinérés. J’avais l’impression d’assister, en observant la délégation des
exécuteurs des normes européennes : juge, procureur, vétérinaire et
policiers, à cette scène du film
« L’Adieu aux armes » du roman d’Ernest Hemingway, où un tribunal militaire envoyait au poteau
d’exécution, sans discernement, le
moindre suspect qui pouvait passer pour un déserteur. Rock Hudson jouait le
rôle du condamné, qui réussit à s’enfuir ; ce qui ne sera pas le cas de ces
vaches.
L’Amour
Vache
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
Après la parabole des vaches grasses et puis maigres
Il y en a d’autres plus folles devenues
boucs émissaires
Qui donnent un goût de vinaigre au vin
parlementaire
Amour amour amour
Chacun son parapluie pour le sort de ces
vaches
On parle d’Europe unie, mais là ça se
relâche
J’appelle les nostalgiques des cowboys d’Amérique
Amour amour amour
J’ai comme un léger flash : il
faudrait conduire ces vaches
Vers l’Est jusqu’en Asie plutôt que les
brûler
Pour cultiver le riz en Inde elles sont
sacrées
Amour amour amour
Si mauvaises pour le grill qu’elles aient droit à l’exil
N’oublie pas que l’une d’elles contribue à
la joie
Dans la Crèche à Noël auprès de l’Enfant Roi
Avec ou sans lasso un petit rien d’aventure
Vous reviendrez plus purs l’esprit moins
mercantile
Ce ne sont pas que des mots qui sortent
d’un évangile
Amour amour amour
Après la parabole des vaches grasses et
puis maigres
Les seules que je crois folles sont les
histoires des hommes
Mais même à ceux trop pègres les vaches
leur pardonnent
Leur pardonnent.
Ensuite, devenu « Instincto », je ne me nourris plus de la manière
classique, ne cuisant plus mes aliments (les
explications viendront plus loin) …Suite à ces changements, notre couple malgré nos deux enfants, chavire
après vingt ans. Mon épouse décide
de vivre avec son thérapeute. Ah, ce
cher Michel V., amoureux des beaux yeux d’Hélène, plein de zèle qui passera quelques soirées
chez moi pour m’aider à matérialiser un appareil, un genre compteur Geyser sous
forme de montre bracelet, que je baptiserai
« Phosomètre ». Ce gadget
avait pour vocation d’informer son porteur de
la quantité d’UV solaires qui, on le sait, peuvent être dangereux – et
là ça n’apporterait rien d’innovant – mais surtout de lui rappeler qu’il en a besoin d’un
minimum pour le bien- être de sa personne.
J’ai bien dit « la personne »,
celle qui vit essentiellement dans les grandes villes des régions tempérées,
travaille à l’usine, dans des locaux, des galeries commerciales, où jamais le
rayonnement solaire ne vient participer
à son activité ; surtout en hiver,
quand il part dans les matins noirs et revient chez lui en allumant les phares
de sa voiture. C’est le candidat idéal
pour la déprime, le stress et la maladie.
Bien que ce
Phosomètre fut déjà réalisé en 1987, sous
l’insistance d’Hélène ( qui, depuis lors,
vit avec ce partenaire), j’irai
présenter cette invention au 19ième Salon des Inventions et
Techniques nouvelles de Genève en avril 1991 et, surprise, le jury
m’octroie une médaille de bronze. France
Info commentera toute la journée cette montre.
-
Comment
t’es venue cette idée ?
-
-
Je cherchais à comprendre les différentes
causes des maladies et, plus particulièrement, celle de ma femme. L’oncologue n’avait pas été très enthousiaste
en examinant le dossier clinique de mon épouse.
Septicémie aggravée qui risquait
de tourner en leucémie et alors deux à trois ans d’espoir de vie.
-
C’est une des raisons radicales de mon
nouveau régime alimentaire. « Trouver la cause », disait
Hippocrate. Le manque de rayonnement solaire en était une aussi.
-
-
Et moi, le mari…peut-être aussi étais-je une
des causes. Un couple, ça peut-être une
prison psychologique pour l’un des conjoints.
Ce médecin amoureux était sûrement ce qu’il y avait de mieux pour elle.
-
-
Moi,
j’avais une guitare et des chansons plein la tête, ce qui l’inquiétait.
Celle-ci, plutôt qu’un livre de médecine pour
rappeler les quatre
bienfaits du soleil.
1° Excellent pour la peau (sans excès) ;
2° la formation des
os ;
3° le système nerveux ;
4° apporte la
bonne humeur.
Ce que vous retrouverez dans les quatre couplets.
Même si la
santé est une chose trop importante pour la confier uniquement qu’aux
médecins. - c’est eux qui le disent ! – prenez bien soin de ma femme, cher
Docteur et, à chacun sa méthode, merci
de me permettre de continuer ma route.
Maître Soleil
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
Soleil où es-tu ? Soleil que fais-tu ?
Toute la nuit, les pas de l’ennui
Cadencent les cris des amants déchus
Leurs yeux un peu flous / Cherchent dans le vague
La dernière drague / Soleil
reviens-nous !
Soleil où es-tu ? J’ai perdu ta trace et ma peau se lasse
Soleil que fais-tu ? Que grand bien me fasse de revoir ta face.
Soleil où es-tu ? Soleil que
fais-tu ?
Les taxis s’effacent, leur dernier office
Et cèdent la place aux tramways complices.
Déjà dans la ville, les bruits se faufilent
Des premiers chantiers on entend
chanter :
Soleil où es-tu J’ai les os tout froids / Chauffe mon émoi
Soleil que fais-tu ? Ta lumière en moi
C’est mieux que mon toit.
Soleil où es-tu ?
Quand
tu n’es pas aux cieux
Je me sens nerveux
Soleil que fais-tu ?
Tes rayons gracieux, ça me rend heureux
Soleil où es-tu ? Soleil que fais-tu ?
Sans ton puissant feu, plus le moindre jeu
Le stress et l’angoisse, ce serait l’impasse
Si tu te prélasses oubliant le jour
Alors de guerre lasse, s’éteindrait l’amour.
Soleil où es-tu ? Comble mon
bonheur
Fais rire mon cœur
Soleil que fais-tu ?
Donne l’énergie ; donne-moi la vie.
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L’Intercalaire du Docteur Michel
Vandevelde
Bruxelles, 1 avril 1991
« La Santé par le Soleil »
Le Phosomètre
Chapitre 1
Invention de
Monsieur Georges Salles Froès, chercheur passionné par la santé et par le
milieu naturel dans ses interactions avec l’être humain, que ce soit au point
de vue nutrition ou au point de vue des éléments physiques qui l’entourent, le
phosomètre est un appareil simple qui
vise à permettre le dosage de l’énergie lumineuse reçue.
Avant tout à la
recherche de ce qui peut améliorer le bien-être des individus, Mr Salles Froès
a conçu un outil de faible encombrement ( bracelet montre) qui permet de programmer son apport lumineux
journalier, mensuel ou annuel.
Cet appareil
donne à son utilisateur les informations suivantes :
-
Quantité de rayonnement solaire
reçu à ce jour depuis le port au poignet de la montre PHOSOMÈTRE ;
-
Quantité de rayonnement solaire
reçu de manière instantanée ;
-
-
Alarme de surexposition ou de
sous-exposition pour une période concernée programmable en fonction des
caractéristiques de chacun ;
-
Alarme de surdosage
instantané ;
-
L’heure. C’est aussi une montre !!!
Ainsi,
l’utilisateur de la montre PHOSOMÈTRE peut connaître un des paramètres les plus
importants de l’action de l’environnement sur son corps, tant de manière
positive que négative.
Cet appareil
présente une version « grand public » et une version professionnelle
pour les thérapeutes, utilisateurs de lumière.
L’appareil
professionnel donne les totaux lumineux pour des lumières différentes de celles
du soleil, grâce à l’usage de filtres appropriés.
Il permet ainsi
de mesurer les doses reçues sur une période de traitement ainsi que les puissances-crêtes pendant le traitement par exemple pour des
lasers infrarouges, proches et lointains, pour des thérapies à l’hell orange,
ou aux ultra-violets.
Les deux appareils sont fournis avec notice permettant
une utilisation selon vos caractéristiques personnelles et techniques.
Grâce à la mise
au point de cet outil, la lumière peut être enfin utilisée de manière
rationnelle et non dangereuse.
Chapitre 2
La vie au soleil
La vie s’est
développée sur terre au soleil. La dépendance des organismes vivants, à l’égard
de cet astre, est complète et complexe.
Dispensateur
d’énergie sous différentes formes -
éternel comparé à nos courtes durées d’existence -, il est le facteur initial
de nos sources naturelles d’énergies ; qu’il s’agisse de l’énergie fossile
( charbon, pétrole) ; marée motrice
( grâce à la conjonction des forces gravitationnelles) ; hydro-électrique
( cycle évaporation/ précipitation) ; alimentaire ( photosynthèse) ;
thermique ( chaleur naturelle des sols) ; etc.
L’être humain
est issu de cette longue évolution énergétique et cosmique. Ses rythmes internes, son organisation
spatio-temporelle dépendent intimement de cette étoile protectrice et
tutélaire.
II utilise la
réflexion sélective des photons de sa lumière complexe pour voir les couleurs,
les formes ; et pour informer son cerveau des périodes nécessaires au
repos de son corps.
Les lumières
non visibles de l’infrarouge servent à sa peau pour emmagasiner une chaleur
qu’il n’est dès lors plus obligé de
fournir ( sans soleil, la température au sol serait de - 250°)
et celles de l’ultra-violet tuent
les microbes présents à la surface de sa peau et initient la formation de
vitamines D, nécessaires à la cohésion de ses os..
Des alchimistes
aux plus grands savants, chacun a compris l’importance de la lumière pour nos
organes vitaux.
Les premiers, à
la recherche de la pierre philosophale, ont fabriqué des liqueurs d’or et de
citron afin de donner du soleil en potion ; les seconds ont démontré l’action bactéricide
de cette lumière. En 1903, le Docteur
Finsen montrait son action sur la tuberculose et obtenait le Prix Nobel de
Médecine.
Bien sûr, une si grande force, une si grande énergie ne
saurait être utilisée sans discernement.
Chapitre 3
Chronobiologie – chrono
pathologie
Prendre un médicament à midi, n’équivaut pas à
le prendre à 16 heures. Peu d’études
nous permettent, à ce jour, de prescrire
de manière convenable les médicaments.
Ce phénomène est lié à nos biorythmes, nos
horloges internes, synchronisées depuis notre conception sur les rythmes
saisonniers, les rythmes jour-nuit, sur les périodes lunaires, etc.
Nous sommes donc adaptés au milieu qui nous
entoure suivant une périodicité qui nous intègre au cosmos dans son
entier, qui est cependant spécifique de notre environnement propre.
Des phénomènes bios- périodiques sont connus de
chacun. Mais sont-ils compris comme
tels ? Par exemple le rythme
cardiaque, le rythme respiratoire, l’alternance veille / sommeil, les cycles menstruels, etc.
D’autres commencent à être mieux connus :
baisse ou regain d’activité périodique,
chute saisonnière des cheveux, ou encore tous les domaines de la chrono-
psychiatrie.
Ainsi Mesdames, souvenez-vous que c’est pendant
le repos nocturne que les cellules de votre peau se divisent pour régénérer
votre épiderme, et que, d’avantage qu’aux crèmes de beauté, de bonnes périodes
de repos maintiendront la jeunesse de votre peau.
Les synchronisateurs de l’environnement vont
contribuer à équilibrer nos horloges individuelles.
Pour l’être humain, ce sont les alternances
lumière / obscurité,
chaleur / froid, bruit / silence qui synchroniseront nos
productions hormonales et nos rythmes psychiques.
Vous avez besoin d’un certain nombre d’heures de
rayonnement solaire par jour, direct ou indirect.
Les rythmes circannuels centrés sur les saisons
et sur l’inclinaison des rayons solaires, par rapport à la surface
terrestre, sont importants en
chrono-pathologie.
Ainsi le maximum de mortalités, par accident
vasculaire, se retrouve en
février ; le maximum de suicides,
en juin ; les ulcères gastriques et
les dépressions nerveuses ont des caractères saisonniers ( printemps et
automne).
Des thérapies par la lumière, resynchronisant
ces malades, se sont montrées efficaces en milieu hospitalier.
Vous avez besoin d’un certain nombre d’heures de
rayonnement solaire par an et suivant votre rythme.
Chapitre 4
Soleil mode d’emploi
Les rythmes circadiens des personnes déprimées
ressemblent fort à ceux des sujets sains, coupés de leur environnement
spatio-temporel.
Concevons donc la dépression comme une rupture
chrono-biologique avec l’environnement ; et, traitons cet état si fréquent
par des doses de soleil plus vives et plus rythmées que pour l’individu sain.
Les rythmes circannuels des personnes souffrant
d’ulcère gastrique, d’affection asthmatique et d’infections récidivantes semblent
perdurer.
Nous prescrirons donc à ces patients des
périodes de soleil et de repos, centrées
sur les alternances saisonnières et, outre le repos approprié, les doses de
rayonnement solaire ont un effet bénéfique indiscutable.
Conclusions
Le soleil et la lumière sont nécessaires à la
vie comme l’air et l’eau.
La photosynthèse permet notre alimentation et
est à l’origine de nos énergies fossiles.
La synthèse de la vitamine D par notre
organisme et notre vision exige la présence de ses photons.
Son action bactéricide nettoie et protège notre
peau et notre environnement.
Ses rythmes permettent à nos horloges internes
de se synchroniser sur l’univers ;
et aux cycles de nos cellules, de s’établir, afin que chaque organe de notre corps se régénère
et fonctionne normalement.
Privé de cet environnement naturel, ou perturbé
dans ses rythmes, l’individu tombe malade (dépression, asthénie, ulcère,
rachitisme, etc.)
« L’excès en tout nuit ». Le bon usage du soleil demandait son dosage et, partant, la recherche de
ses conditions d’application optimale.
Grâce au PHOSOMÈTRE, ceci devient possible.
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Comme toute médaille a son revers
Ce Phosomètre, promu normalement à un bel avenir, - suite à la médaille de bronze qui
permit différents contacts très
positifs… entre autres avec le Docteur Jean Donetti qui, me remettant sa carte de directeur de
Texas Instrument à Biot, me proposa de lui rendre visite à Sofia-Antipolis -,
se solda par une petite mallette, abandonnée pendant une année – poussières comprises. Elle contenait mes comptes rendus et les
adresses récoltées pendant le salon, (surtout quand cette médaille fut
obtenue !). Ma mission était
terminée et c’était dorénavant Hélène et Michel qui devaient reprendre le
relais. Elle, pour la partie financière
et contractuelle, éventuellement, avec
d’autres partenaires industriels en vue
de lancer ce nouveau produit sur le
marché ; et le médecin, qui était mieux placé que moi pour convaincre
ses confrères, les journalistes et,
partant, le grand public. J’avais
déposé cette farde de documents au bas
de la cheminée du bureau de mon ex-épouse avant de repartir vers les horizons
lointains à bord du Spirit of Sindbad. Après la remise de cette médaille, Hélène et le Dr Michel V., devenu son
compagnon depuis plus de deux ans, étaient venus me voir au Salon. Curieusement,
ce dernier ne semblait pas partager la joie de mon ex et de
moi-même. Le brevet de cette montre
avait été déposé à nos trois noms :
un tiers pour Hélène ( à l’époque – 1987 - nous étions encore unis) pour la gestion et
trouver les crédits nécessaires au développement de ce projet ; un autre
tiers pour le Dr. Michel Vandevelde qui
réalisa, avec l’aide d’un ingénieur électronicien qui sera rétribué, la
maquette du premier prototype, en plus de l’exposé médical ; un tiers pour moi, qui en suis vraiment le géniteur. Grave erreur de ma part. J’aurais pu très bien déposer ce brevet rien
qu’à mon nom au départ. C’est par
courtoisie pour mon épouse et pour ce médecin zélé que j’ai fait inscrire leur
nom sur le certificat décrivant cette invention. Tant que nous étions ensemble, Hélène et moi,
nous représentions la majorité. Comme
par la suite, c’est le médecin qui prit ma place, j’étais devenu
minoritaire. Hélas, cet homme en blanc se montre assez
méfiant vis-à-vis de moi, s’attendant à
tout instant qu’Hélène me revienne. Lui
s’était lancé dans la recherche sur le Sida, et ce phosomètre est le moindre de
ses soucis. Autre risque aussi que, si
cette montre devait conquérir les marchés, l’ex-mari pouvait redevenir l’homme d’affaire génial, comme
quand à l’époque il créait avec succès des restaurants dont il s’était
détourné, ce qui fut une des causes du
divorce.
Elle ne sait
pas qu’elle se fait manipuler ( D’ailleurs, le sait-on quand ça arrive ?). Lorsque des fois, j’essayais de le lui faire admettre, elle sortait ses griffes. Les manipulateurs savent comment garder leurs
proies …Moi aussi je suis victime de ce genre d’hypnose : celle d’un marin
qui, c’est le cas de le dire, me mènera en bateau. Il fut un temps incarcéré en Suisse. Finalement, quasiment ruiné, j’irai
chanter avec la guitare sur les terrasses de la Côte d’Azur /. ..Et,
comme vous le lirez (ou mieux l’entendrez) dans le premier couplet,
j’avais bien oublié mes bottes Santiag en quittant Paris.
Le Paumé aventurier
(pour l'écouter, se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )
Je suis un paumé, j’ai quitté Paris,
Et je suis parti oubliant mes souliers
J’ai très vite compris que je suis un paumé…un paumé
Car figurez-vous que mes pieds trop mous
N’ont pas résisté au premier petit trou
Je suis un paumé, pas un aventurier.
Moi l’aventurier !
Je suis un paumé, pas un aventurier
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris
Et moi le bourgeois, d’un timide pas
J’ai emmené ma croix sur le dos de ma foi
En cherchant le bonheur, j’étais tout en sueur. Moi l’aventurier !
J’ai voulu me nourrir de ciel et d’amour ;
Oubliant l’estomac, plus de problème
de foie.
Mais au premier Carrefour, je
craquai pour des p’tits fours.
Moi l’aventurier. Moi
l’aventurier !
Je suis un gourmand, pas un aventurier
On me l’avait bien dit de ne pas
quitter Paris
De belles phrases à l’envers, me
prenant pour Voltaire
Et c’est en globe-trotter que je fis le tour de la terre
Je n’ai pas eu très peur : la « Diners » près du cœur.
Moi l’aventurier ! Moi l’aventurier !
J’ai voulu faire du stop ; mais
pour lever la main
Il y avait tout qui se bloque. J’ai
pris le premier train,
Aidé par un porteur. J’avais comme
des raideurs.
Moi l’aventurier !
Je suis trop bloqué pour être aventurier
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris
Rejetant la Société, prônant la Vérité,
Mais c’est mon contrôleur qui me faisait très peur.
Pour fuir les impôts, j’étais Marco Polo.
Moi l’aventurier !
Mon peu d’argent au « noir », et mon air de paumé
Ont dû s’apercevoir par des anciens bagnards
Je me suis bien fait avoir par ces aventuriers.
Moi l’aventurier !
Je suis un fauché, pas un aventurier.
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris.
Et quand enfin plus rien, n’ayant plus de moyens ;
Que j’ai dû chercher simplement à manger,
Il a fallu que j’aille chercher du travail.
Aïe aïe aïe !
Et soudain mon cerveau a repris sa fonction.
Je n’ai plus eu besoin de tous ces grands malins.
Pour mener ma vie d’homme, il ne fallait que moi,
Sans d’autres personnes. Moi
l’aventurier.
La guitare ou banjo, la manche dans les bistrots
Et je rêve ici de revoir Paris.
Moi l’aventurier.