mercredi 27 juin 2018


mercredi 27 juin 2018

Oui,  ce 27 juin 2018,  j'ai comme une révélation - peut-être la véritable vocation,  cette foi inébranlable  que chacun ressent à un moment de sa vie, comme une bénédiction :  oui, une bénédiction,  un esprit transcendant de Dieu sait où,  une certitude qui s'imprime dans ce qui est le plus profond de son Être,  son moi intime,  une synthèse du moment présent tel que je suis à ce jour de mes soixante-seize années d'expérience de mon vécu :  être un père,  un grand-père et même arrière grand-père,  maître d'agir pour le bien de mes générations qui me suivent pour en faire des femmes et des hommes responsables et heureux d'Être. .   Le blog " mesparaboles.blogspot.be" prendra sa suite  par cet essai " Restautateurs"qui n'est pas qu'une profession en rapport avec la bonne table uniquement,  mais aussi dans le but d'apporter mes propres vues à contribuer à la réflexion positive, conscient de n'être qu'une petite goutte d'eau dans cet océan démocratique. Mais nous savons que parfois elles finissent par faire déborder le vase. C'est vrai que pour un océan, il faudra plus de temps!

À toute fin de ce blog,   un autre par ce  début "Restaurateurs" que je vous invite à suivre dorénavant .

vendredi 18 mai 2018

Non, non pas  restaurateur !*    


À ce précieux instant de cette fin de vie, la mienne bien sûr,  mais aussi celle de toutes les espèces animales et végétales de la planète,  causées par Sapiens  and Co,  en sachant que les culpabiliser ne sert strictement à rien, bien au contraire;  que mon blog politiquement incorrect ne drainera pas un changement  dans les mentalités, le climat,  ni  ne diminuera   la pollution,   permettez-moi de me replonger dans mes mémoires .  Le premier chapitre :

*Restaurateur,  non pas uniquement de rassasier de simples mortels,  mais de vouloir participer à la restauration du Grand'Oeuvre  de la Nature et de ses outils humains ,  telle la démocratie qui en a un vif besoin.  (Oui,  c'est prétentieux!  La raison de ce "NON" de lâche que je suis.)


Scotch Story Blues
L’odyssée du Spirit of Sindbad
Essai pour un roman autobiographique
Rochefort, 18 août  2015
Premier chapitre :
Boat people du Viêtnam

Antibes fin Septembre 1987

J’adorais mon Coloba,  un motor yacht de 57 pieds.   Il avait toutes les qualités nautiques  qu’une famille puisse rêver pour les vacances d’été : sillonner la Méditerranée au large, de l’Espagne à l’Italie et des îles relativement proches.  Disons : naviguer en père peinard comme l’avait chanté Georges Brassens.
Mais cette famille venait de se briser.   Pour vaincre cette  solitude soudaine, j’avais décidé de partir bien plus loin, franchir les océans.  Il me fallait d’autres horizons. Un fait de l’actualité de 1979 m’avait particulièrement frappé : des embarcations vétustes au milieu de la Mer de Chine, abandonnées au gré des flots, dans lesquelles se tassaient en surnombre des familles vietnamiennes qui préféraient braver l’océan que les  Khmers rouges.  J’avais  encore en mémoire ces images qui défilaient sur le petit écran : des moribonds sauvés in extrémis.  Ceux-ci avaient eu de la chance puisqu’on les avait repérés.   Sur le plateau de la chaîne,   un jeune médecin, Bernard Kouchner, est entouré de personnalités du cinéma : Simone Signoret et Yves Montand, mais aussi d’intellectuelles comme Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, André Glucksmann. En 1978, avec M.S.F. (médecins sans frontière), ils avaient constitué un comité de soutien sous le thème : « Un bateau pour le Vietnam ».   Ce qui permit d’affréter un cargo-caboteur néo-calédonien en navire-hôpital, « Île de lumière ».  François Herbelin, un Breton de  vingt-neuf ans, sera le capitaine.  Il s’agit de repêcher ces gens qui se noyaient en mer.   Il fallait encore récolter des fonds,  aussi ce passage à la télé, pour qu’« Île de lumière » puisse encore assister les plus de vingt mille boat people agglutinés sur l’île malaise minuscule de Poulo Bidong.  Un mois supplémentaire,  le temps de  terminer la construction en bois de l’hôpital insulaire qui prendrait le relais.
 À cette époque des « Trente glorieuses », les pays hôtes  avaient bien pu organiser l’accueil de ces dizaines de milliers d’immigrants. Ces ressortissants,  devenus des citoyens à part entière,  contribuèrent très positivement  à l’épanouissement des nations  qui leur avaient ouvert leur cœur.   Hélas, pour en revenir à cette époque de l’après-guerre au Viêt-Nam,  nous apprenions encore, que régulièrement en Mer de Chine et dans l’Océan Indien se jouaient toujours ces drames ; combien de ces  canots  n’ont-ils pas disparus avec leur cargaison de « femmes et enfants d’abord… et où les flots n’étaient pas les seuls ennemis » ! 
 Les  lois de la mer obligent à porter secours à toute personne en péril ;  mais rodaient  aussi les hors-la-loi de la mer qui pillaient et massacraient … sauf les jeunes filles enlevées qui représentaient une certaine valeur pour les bordels de Bangkok
Et, j’avais eu cette idée de partir au secours de l’une ou l’autre famille perdue en Mer de Chine.  Celui qui sauve une vie, sauve le monde entier, n’est-ce-pas ?  
Pour un tel projet, il me fallait un bateau capable d’une plus grande autonomie que celle des quatre cents miles du Coloba.  En Méditerranée, cette  distance est appréciable,  mais insuffisante pour traverser l’Océan Indien.  Un voilier hauturier ferait l’affaire pour emmener une équipe de secouristes qui auraient souhaité se joindre à mon projet.
À gauche du Coloba, un catamaran Solaris de 12 mètres attendait un nouvel acquéreur: peut-être celui de Coluche qui venait de nous quitter.    Le comédien, humoriste, humaniste avait choisi son destin : la moto fatale plutôt que naviguer comme Antoine.   L’amour de l’un pour les petites gens valait bien celui de l’autre pour les grands espaces.   Avec du recul, aujourd’hui, nous constatons que la mort n’a pas mis fin au rêve  de sa vie.  Bien au contraire !  Ah !  Ces artistes prophètes envoyés des cieux.  Ce genre de voilier à deux coques, d’élégance douteuse,  ne m’attirait pas particulièrement.  Du fait de sa proximité, j’ai eu l’occasion de le visiter, et fus franchement impressionné par son espace convivial.  Je voyais déjà où poser la machine à écrire... et finalement pourquoi pas.  Son prix était intéressant.
C’était ma période d‘addiction à l’écriture.  Une véritable fièvre !  Après  nos dernières vacances ensemble sur la Côte d’Azur,  mon épouse était repartie avec Laurent et Barbara  pour la rentrée scolaire.   Cette fois, celle-ci  aurait un autre goût : leurs parents  se séparaient.  Pour faire face à cette solitude soudaine,  en cette fin d’été 1987,  je m’étais mis à écrire tout ce qui me passait par la tête.
Il me semble tant que la plaie de la rupture n’est pas cicatrisée, les conjoints ont besoin de se parler  - ne serait-ce que pour  se rassurer  quant à leur avenir respectif.   Conversation téléphonique  en général.  Et, bonjour la facture de la régie !  Avant tout les enfants… mais,  il y a aussi les biens à se partager.  Hélène gardait la maison, la Rolls décapotable, moi le bateau et mon vélo (qui prenait nettement moins de place sur le pont).    C’était clair, même avec plus de mille kilomètres entre nous pour lui faire part de mes intentions.   Elle m’interrompit  très vite.
-   D’accord, mais les côtes vietnamiennes ne sont pas des endroits aussi paisibles que la Ligure ou la Côte d’Azur.   Trouve au moins un marin qui connaît ces régions.
- Ce n’est tout de même pas ici à la Côte d’Azur parmi ces jolis thorax que je vais trouver un François Herbelin (dixit : le capitaine d’Île de lumière)!   Un skipper avec une telle expérience ne traîne pas dans ces ports de plaisance ; et il faudrait  qu’il soit aussi fou que moi pour ce genre d’expédition. 

-           Méfie-toi des mythomanes! 
-          C’est vrai, les fabulateurs, en ce qui concerne les horizons lointains peu connus du commun des mortels, ne manqueront pas à l’appel.
-         Mais ils nous  ont tout de même fait rêver.  Pense à Marco Polo ou  Sindbad le marin.
-         - Oui, et  combien de vocations d’aventuriers n’ont-t-ils  pas suscitées !
-         Tu parles d’une époque révolue. Les rêves aujourd’hui  prennent forme en parcourant  les catalogues des agences de voyage.

Trop fraîche  cette rupture sans doute pour déjà donner place à l’indifférence au destin de l’autre.  Elle semblait s’inquiéter vraiment  du projet qui me tenait à cœur.   Était-ce la douleur de cette cassure qui m’aveuglait au point de me lancer un tel défi ?   Chercher ces boat people qui s’aventuraient sur  l’Océan Indien…peut-être quelques vies à sauver.  Oui,  Bernard Kouchner, par le jeu des médias, avait réussi  à me sensibiliser.
Ce n’est pas  que je voulais en  rajouter à ces témoignages diffusés en France et en Belgique.    
 Déjà à l’époque, avec la guitare, j’avais commencé à fredonner une mélodie,  inspirée de « Madame Butterfly » de G. Puccini.  J’imaginais cette scène où notre héroïne contemplait la mer scrutant l’horizon,  espérant voir au loin les voiles du vaisseau de son beau capitaine qui revenait vers elle : « Sur la mer calmée… ».
  Dans mon enfance, je ne me lassais pas d’entendre ma mère chanter ce passage, tenant son ventre  pour rassurer, Polo, le prochain bébé qui devait naître et qui gesticulait de bonheur au son de la voix soprane, en duo avec le violon du paternel.  Par ses mimiques, imitant à l’archet le chant du rossignol ou du canari,   nous éclations de rire.   Effectivement notre frère cadet est de loin le plus doué pour la musique, mais c’est la percussion qu’il a choisi.  Curieux paradoxe !  Lui qui est né au début des années 50, dans la douceur des mélodies,  joue de la batterie endiablée ;  moi, qui naquis sous les bombardements et le martellement des bottes nazies, j’aime les complaintes douces à la guitare ou au piano, même si les scènes ne sont pas toujours très réjouissantes :

« …/ Les flots tumultueux ne sont pas les seuls ennemis ;
Séquelles des guerres du Viêtnam : des pirates thaïs.
Oui, l’océan et les hommes se partagent les corps ;
Le commerce des femmes va bon train dans les ports./… »

D’accord,  ces canots à la dérive dans l’Océan Indien étaient si loin de l’Europe.  N’avions-nous pas  eu notre lot de drames : 14-18,  le génocide  arménien, la guerre d’Espagne, peinte dans son extrême violence sous le nom de Guernica  par Picasso ;  la Shoah, dont on voit bien qu’après soixante-dix ans  ce peuple est toujours sous le choc ?  Aujourd’hui, trente ans après cette conversation téléphonique entre Antibes et Bruxelles avec Hélène,  nous assistons, presque impuissants,  à ce même phénomène en Méditerranée : des populations fuyant des États en guerre,  où l’injustice,  la dictature et la cruauté règnent  en maître.  Ils s’entassent en surnombre dans des embarcations  plus que douteuses. 
  À qui profite le crime ?  Marchands et fabricants  d’armes ou de canots pneumatiques,  comme cette Consule honoraire commerçante à Bodrum en Turquie (qui bien sûr sera destituée par son pays : la France scandalisée !), spéculations boursières, actualité médiatique, passeurs d’hommes.  Hélas !, j’ai la  faiblesse de croire que l’opportunisme fait partie du patrimoine génétique de l’humanité.   Est-ce un mal nécessaire pour que triomphe le bien ?

Et j’ai ce tableau pastoral qui remonte à l’instant de ma mémoire.
Par un bel après-midi, promenade avec Frank, mon berger allemand, sur un chemin de campagne près de Corroy-le-Grand – le village de mon enfance où vibrait au chant du coq, de toute sa cour, étable, bergerie et porcherie comprises,  la fermette de marraine Esther et de mon oncle Alfred. Dès les premiers jours des grandes vacances, ils  guettaient impatiemment l’arrivée des deux petits Bruxellois de six et sept ans et de tante Élise chargée, par nos parents  de nous emmener depuis Bruxelles dans l’un des autocars « Pullman » bleus,  en attente à la chaussée d’Auderghem.  Courageux ces chauffeurs qui lançaient ces bus poussifs sur les côtes ou les descentes du Brabant ; luttant continuellement avec le grand volant, le levier de la boite de vitesse qui craquait. Mais nous arrivions néanmoins toujours, sans la moindre panne à Chaumont-Gistoux pour la correspondance avec le petit tram vert  à vapeur  vers Corroy-le-Grand.  René et moi, le cadet,  sautions avant l’arrêt ; - sourds aux injonctions de notre aïeule.  Nous courions vers la basse-cour, cueillis au passage par les bras  rugueux, dus aux travaux de la ferme,  de cette autre grande tante. Elle s’empressera de nous montrer les nouveaux nés : cochons, poussins, agneaux, en recommandant de ne pas   oublier d’embrasser notre arrière-grand-mère presque centenaire, silencieuse et quasi invisible, tapie dans son fauteuil près du poêle de Louvain.   Une fois le garnement, que j’étais,  lui avait fait un vilain pied de nez  - pas trop attiré par ce visage tanné et ridé comme du cuir craquelé de ces vieux ayant passé toute leur vie au grand air de la campagne.  Elle, que je croyais paralysée des jambes,  se précipita sur moi avec le tisonnier et me donna une belle bastonnade.  Tellement surpris,  je n’eus pas le temps de m’enfuir.  Je vois encore cette aïeule  bondir du voltaire et me rattraper de ses petites jambes,  brusquement bien alertes.  Sans doute l’habitude de courir derrière ses douze enfants,  dont notre grand-père Georges, qu’hélas  on n’a pas connu !      La seule joie qu’il aura avant de mourir à trente-six ans: écouter sa fille préadolescente  jouer sur le piano qu’il lui avait offert pour son anniversaire.   Le diabète l’ayant rendu aveugle,   il ne verra pas les larmes de la jeune virtuose de douze ans, mais l’ex-trompettiste  de la fanfare voulait partir en musique.  Quand la grande faucheuse approche,  même si on ne leur dit pas,  les enfants savent.
Il était le plus jeune de  cette fratrie…  vingt ans de moins que l’aînée – justement cette marraine Esther qui n’avait pas pu avoir d’enfant.  Ni la tante Élise non plus ! Elles portaient tout leur amour sur nous comme si on était les leurs ;  grâce à  Lucio, ce petit Portugais  très empressé de faire  sept  enfants à  Georgette, leur nièce chérie, notre mère.   Pour notre naissance, et plus spécialement la mienne,  ce fut  pendant les bombardements à Bruxelles.   Aux alertes, Maman se cachait sous le lit,  nous serrant dans ses bras en se disant :   «  s’il y a une bombe, on mourra tous ensemble ! »….On ne séjournera pas longtemps  dans la capitale, continuellement en état d’alerte suite aux incessants raids aériens des alliés sous l’Occupation.  J’avais six mois quand notre petite famille, d’un papa issu d’un pays neutre, le Portugal, nous embarqua dans le dernier train partant de Bruxelles via  Lisbonne, début 1943.  Pas si neutre que ça le petit Portugais, dessinateur de talent, fraîchement sorti de Polytechnique de l’Institut Solbosch !  J’explique : Près de Vilvorde, l’usine d’Haarlem fabrique des moteurs d’avion pour le compte de l’armée allemande.  Je ne sais d’où est venu cet ordre de mission, toujours est-il que Papa  avait dessiné l’implantation des ateliers de la Luftwaffe.  Croquis détaillés enfuis dans mes couches-culottes pour le voyage.  Ces documents furent remis à des agents secrets de l’Intelligence Service à Lisbonne.  Ces derniers viendront plus tard féliciter leur opportun espion  ayant retrouvé sa patrie, quittée à l’âge de neuf ans.   -    Don Alfredo César Salles,  mon grand-père, notable de Santarem, ruiné suite à un incendie qui ravagea ses terres,  fut engagé en 1929 par la société Macadam,  pour participer, en tant que contremaître,  à la construction des routes du littoral de la Flandre en Belgique.  Il y emmena évidemment sa famille.  Suite à un AVC, il mourut dans un hospice à Bruxelles en 1939. -   Ainsi l’usine fut bombardée avec précision.   Oui, Je sais !  … Je fais partie de ces bébés espions de la guerre quarante !  Il a dû y en avoir quelques- uns.  De ces presque quatre années passées au Portugal,  de quoi puis-je encore me souvenir ?   Un parc où jouent des enfants et que je pleure ;  mais,  mon grand frère vient me réconforter  en  ayant récupéré la brouette qu’un sale gamin portugais m’avait prise ?   René est le plus fort, il a  dix-huit mois de plus que moi...  Une cousine, bien plus âgée – au moins dix ans -   fière de  montrer sa tortue de jardin.  Je m’émerveille de découvrir qu’il n’y avait pas que des chats et des chiens  sur la planète des hommes et plus particulièrement dans cette grande cuisine collective,  où toutes les mamies  s’occupent de nous.   Notre jeune maman, employée à la banque alimentaire du Consulat belge expédie des colis vers la Belgique …   Que Papa avait gagné le premier prix national pour la création d’un dessin publicitaire ventant les qualités des citrons ?   Cela ressemblait étrangement à une planche à voile. Il travaillait comme comptable et dessinateur  pour le compte du Docteur Keuschler dirigeant une usine fabriquant des châssis et portes en lamellés de liège (Brevet que le paternel  exploitera en Belgique quelques années plus tard sous l’enseigne « Tricork »).     Paraît-il aussi  qu’à l’âge de deux ans sur la plage,  je  me noyai presque, emporté par une vague, sans que mes parents s’en aperçoivent.  Un monsieur courut  dans l’eau tout habillé pour me sauver in extremis…  et encore,  que papa et maman s’étaient séparés… et dès lors, qu’après la guerre, notre mère et nous sommes revenus en Belgique.   J’étais adulte quand, suite à une conversation sans grande importance,  elle m’apprit qu’arrivés à Paris, ayant quelques heures à patienter pour la correspondance avec Bruxelles,   nous fîmes une promenade en calèche près de la Tour Eiffel. Hélas, ni René ni moi on ne s’en souvient !  On dormait.
Finalement le papa est revenu en Belgique pour reconquérir notre mère qui pleurait souvent.  Tant bien que mal, René et moi essayons de la consoler dans cette maison où nous n’étions pas tellement bien accueillis …  et nous avons quitté Nivelles, - nous y vivions depuis plus de deux ans chez Bonne-maman, notre  grand-mère maternelle qui s’était remariée avec un certain Lucien Couniot ;  et avait mis au monde, à peine un peu plus âgés que nous,   Lucienne et Hubert.   Ce dernier, avec sa carabine à plomb, nous tirait dans les fesses et ça nous faisait très mal - ,  pour résider à Ixelles, juste en face de l’hôpital où naquit Claudine,  notre petite sœur en 1947.

Et en cette fin des années quarante sur le petit quai de Corroy-le-Grand,   nous  apportions et emportions  ces moments de bonheur qui se renouvèleront chaque été, aux grandes vacances  jusqu’à notre adolescence.   La voie ferrée qui plus tard portera l’autorail jaune diesel,  longeait le ruisseau, comme par hasard baptisé «  le Train » qui coulait à moins de 20 mètres du porche de leur habitat.
 Vers mes vingt ans,  ayant acquis une magnifique Harley Davidson (elles se vendaient pour rien à l’époque ; servant surtout à la gendarmerie et remplacées régulièrement), avec Lydia, ma fiancée et bientôt mère de Geneviève, la fille unique qu’elle me donnera, sans pour autant nous marier et très vite nous séparer, nous sommes descendus à Corroy-le-Grand.   Les deux vieilles tantes  devenues veuves vivaient ensemble.  Hélas !  Alzheimer pour Esther qui fit visiter gentiment le potager à ma compagne.  Par contre la tante  Élise avait toujours son mauvais caractère : « - Vous voyagez avec des femmes maintenant ! », me dit-elle, en guise de bonjour, alors qu’on ne s’était plus vu depuis des années.    C’est vrai, je dois préciser qu’on n’usait pas du « Tu » chez les Fronville !


 Oui, après plus de quarante ans écoulés, il m’arrivait parfois de balader mon chien dans ces lieux où s’étendaient les champs à perte de vue de la riche campagne brabançonne. Gentils souvenirs aussi,  ces dimanches après-midis après les vêpres où Monsieur le curé, comme on disait en ce temps-là, amenait les enfants sages du village  sur les chemins de terre des environs pour nous plonger dans cette vaste campagne entourée de blés d’or. Près des meules de foin nous jouions  à cache-cache en taquinant Bobette,  la seule fillette qui avait eu l’audace de nous accompagner.
 Du curé de campagne,  je composerai au début des années quatre-vingt-dix  une chanson  sur une petite île déserte  des Caraïbes ;  et une autre juste après : « le Paumé ».    Car il fallait l’être pour imaginer une telle complainte, sur une plage où j’avais décidé de passer la journée pour récupérer un chien abandonné.   En effet, à bord du  Spirit of Sindbad au mouillage la veille, à l’abri du vent pour passer la nuit, en scrutant la mangrove aux  jumelles, mon regard fut attiré par une petite croix plantée dans le  sable.   Mon tempérament curieux évidemment m’y conduira voir pourquoi.  Sur ce symbole était planté un petit  écriteau en anglais demandant aux navigateurs de passage de donner à boire et à manger  au « lonely dog ».   Effectivement  on pouvait apercevoir tout autour des traces de pattes de chien.  Le lendemain matin, je demanderai à Jean-Lou de me laisser sur l’île.   Pas question de lever l’ancre sans avoir essayé d’attraper cet animal.  Avait-il  survécu à un naufrage ou simplement sauté par-dessus bord d’un bateau ?  En tous cas,  quelqu’un de bien intentionné avait mis cette pancarte. Mais pourquoi n’avait-il pas ramené le chien ?  Je le comprendrai plus tard.  À moi de jouer pour la suite ;   sans compter sur l’aide du skipper qui détestait les clebs domestiques devenus totalement dépendants des hommes, «  alors qu’il y a tant d’enfants qui meurent de faim », disait-il.
Pour passer le temps, peut-être toute la journée à guetter le quadrupède,  la guitare serait une bonne compagne.  En quelques accords, à l’ombre de la mangrove, sur cette plage des Caraïbes,   cette chanson est née.

 (Hélas,  impossible de récupérer le chien !  Revenu au bateau à la nage, laissant la guitare sur la plage,  je viendrai plus tard la chercher avec le Zodiac.  Aux jumelles, du bateau,  j’ai pu apercevoir le chien venu renifler et lever la patte sur l’instrument à cordes.  C’était un Dalmatien - mâle, vous l’aurez deviné ! -  qui ne voulait plus approcher les humains ou le bateau, et / ou, plus sûrement, cette association des deux.) 
Le  Curé du village
(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )

J’ai beau avoir passé l’âge    Je me souviendrai toujours
Du bon curé de village     Qui nous sortait du bourg
C’était après les vêpres  Le dimanche bien sages
Sérieux tout en prière   On aurait dit des anges

Pourtant un peu gaillards   Quand il était en retard
On se partageait l’hostie   Derrière la sacristie
C’était le corps du Bon Dieu   Qui avait-il de mieux ?

Le bon curé de campagne   Nous emmenait au loin
Jusqu’au pied de la montagne   Le plus petit par la main
Il parlait du Bon Dieu  De Jésus, de Marie
Perplexes mais bien curieux   De celle qui fut bénie

Car nous un peu canailles    On se cachait dans la paille
On taquinait les filles    Avec des brins d’orties
Nous étions des enfants    Encore bien innocents

En bicyclette parfois    Derrière le pèlerin
Pédalant à tout va    À travers les chemins
Quand on voyait une croix    Exprimant notre foi
On se mettait genoux à terre   On récitait le Pater

Mais nous les polissons    Qui parlions au Bon Dieu
On dégonflait les pneus    De l’homme de religion
Et puis en confession    C’était la punition

Bien des années plus tard    Je suis retourné voir
Toujours les mêmes vieux    Mais un peu moins de Bon Dieu
Les enfants sont partis    Sans le moindre sursis
Vers les banques, les usines    Ils sont partis à la ville

L’école abandonnée   L’église dépenaillée
C’était la décision    Des agglomérations
Toutes les portes fermées    Je dérangeais l’émission

Et puis encore plus tard    Je passai  par hasard
Dans le petit village    Et quel heureux présage
Comme le cycle des saisons    Les petites habitations
Hébergèrent de nouveau    De tout- petits  poupons 

Des enfants dans les cours    On ressentait l’amour
Je crois que le Bon Dieu    Est revenu un peu
Il ne manque que le curé    Pour les emmener au blé

Il y a encore au monde    Beaucoup de petits villages
Où des petits vieux attendent    Fidèles à cette image
Du bon curé de campagne    Nous emmenant au loin
Jusqu’au pied de la montagne    Le plus petit par la main.


 Cette escale, plus longue que prévue,  offrait l’occasion à Jean-Lou d’aller plonger pour  faire la réserve de  poissons.  Sonné complètement,  il revint avec deux langoustes et un mérou en vociférant de rage contre des crapules qui pêchaient à l’explosif.  Hélas !, je n’aurai pas le loisir de déguster ces mets de luxe pour ce citadin qui m’imprégnait encore.  Un voilier, battant pavillon allemand, était venu s’ancrer près du Spirit of Sindbad.  Le couple accepta, avec un air un peu dubitatif,  le troc que  Jean-Lou proposait : sa précieuse pêche contre quatre cannettes de bière fraîche,  une boite de saucisses de Francfort et un peu de moutarde.  La joie pour le Suisse qui déglutit ces merguez teutonnes qu’il enrobait de moutarde, me rappelait la Madeleine d’un certain Marcel Proust, qu’il trempait dans sa tasse de thé.

Oui, sur ce chemin de campagne près de Corroy-le-Grand qui, grâce à la nouvelle cité universitaire de Louvain-la-Neuve,  avait repris vie, je  méditais encore en pensant aux boat people :  «  - Pourquoi tout ce mal perpétué par les hommes depuis des millénaires ? » 
La réponse vint aussitôt avec  la sensation  de voir tomber de  la poudre d’or sur mon berger allemand  qui me précédait de quelques mètres :

« L’ennemi,  c’est ma puissance ; l’amitié ma récompense ! »

 Serait-ce çà   l’Illumination, qui s’identifie,  comme l’explique Philip Goldberg dans son ouvrage « L’Intuition » (aux éditions de l’Homme – traduction française 1986)  à un état de conscience transcendant décrit par les mystiques de toutes les cultures ? 
 
Sur la musique de Jean-Marie Dorval :

Sangatte,  l’impasse infernale


(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )

C’est une vieille histoire
Le Mal ou le Bien
Troisième millénaire
Et toujours ce refrain

Des hommes sur des routes
Qui ne mènent à rien
Parce qu’ils ont des doutes
Est-ce mal ou bien

Combien de ruptures
Complice du Malin
Croyant être pures
Ont fait pire que bien

Est-ce bien ou mal
Question de maintien
Ou réponse fatale
Qui fait mal aux seins

Là-bas pas très loin
Ils quittent leurs biens
Envahis de haine
Alourdit leur peine

Que répondre à ça
Plus en plus de soldats
Défilent dans ce bal
Font-ils bien ou mal

Armée qui fait mal
Armée qui fait bien
On choisit son camp
Ou on fait semblant

Est-ce plus mal encore
Question de faire bien
Toute façon les morts
Ne nous diront rien

Et cette complainte, à propos des Boat people,  s’est enfin concrétisée après trois décennies.   Le monde se serait-il remis en marche pour  de nouvelles migrations ?   Une question qui en entraîne une autre qui est aussi la réponse, intercalée ici juste avant la chanson des Boat people:

« …Et quand dans l’au-delà débarquera mon âme
Trouverai-je la réponse à ces lois qui condamnent
Les élans les idées survolant les frontières
Des États languissants qui perturbent la terre »

Couplet final de « La Vie après la Mort,  c’est vraiment l’Aventure ! »  Mes dernières volontés qui serviront d’épilogue à cet ouvrage mi- littéraire/ mi-chansons.  Pardon de ne pas en dire plus au sujet de cette chanson,  pour l’instant.

Et de nouveau, cette voix intérieure me surprend:
«  - Ô toi, l’écrivaillon !  Et si tu meurs entretemps ?  …Pourquoi veux-tu écrire plus tard ce à quoi tu penses maintenant ?   Et t’excuser auprès de tes lecteurs ? Dans ce cas, il vaut mieux pour toi (et pour eux) arrêter tout de suite ces soubresauts  de mémoire que tu exposes dans le désordre.

-         C’est pour ça que je l’intitule « Scotch story blues ».  L’idée m’est venue en regardant une vieille photo qui me rappelait cette scène à Paris, où j’avais dû en vitesse fixer le micro avec du scotch avant le concert, le huit août 1988 au Pacific Fruits et Music. 
-         Oui, mais  maintenant que tu as  donné l’éveil par ce quatrain final,  -  j’ai bien compris  ton souci de l’intercaler ici pour  accuser les États et leurs frontières d’être la source des problèmes migratoires,  -  tu es dans l’obligation de présenter cette chanson dans sa totalité. C’est peut-être celle-ci qui est la plus importante de ton répertoire.
-         !


-          
« La Vie après la Mort,  c’est vraiment l’Aventure ! »
    
« Quand Jésus passa là expliquant toute la vie
Mais les hommes gourmands n’ont pas bien compris
Ils Le mirent sur la croix inventant une foi
Refoulant leur instinct pourtant bonne thérapie

Écoutez les amis vous me croyez déjà mort
J’ai encore dans le corps des milliards d’êtres forts
Qui préparent leur voyage emportant leur trésor
Par l’insecte et même l’eau comme moyen de transport

Refrain 1 :
La vie après la mort c’est vraiment l’aventure
Ne me mettez pas en boite isolé de la terre
Et si vous ne pouvez pas jetez-moi à la mer
Surtout ne me brûlez pas c’est peut-être l’Enfer

Il y en a qui s’en vont se cacher des vivants
Disparaissent dans les airs ou au fond des océans
Ceux qui se sont sauvés voyant ces enterrements
Ont préservé leur chair de ces commerces florissants

En lisant l’Évangile de cet Homme sur la croix
Paraît-il que jamais on ne retrouva son corps
Symbolique ou non ça conforte ma foi
De protéger mon corps même après ma mort
Refrain 2:…
C’est clair cette  musique n’est pas très romantique
À mon corps défendant ça me vient de l’inconscient
Ah cette plume    qui défie les coutumes
Si l’idée n’est pas bonne que les dieux me pardonnent

Qui voudrait que sa fin soit une longue agonie
Trépasser en souffrant ou pire encore par ennui ?
Finalement je préfère tomber face aux fusils
Vaut mieux mourir vivant que vivre mort en sursis
Refrain 3 :…
Mais encore ici-bas bien vivant je peux dire
Que cette mélodie a pour but de faire rire
N’est-ce pas ce qu’il y a de mieux pour le bien des mortels
Et que cette chansonnette  devienne une ritournelle

Mais quand dans l’au-delà débarquera mon âme
Trouverais-je la réponse à ces lois qui condamnent
Les élans les idées survolant les frontières 
Des  États languissants qui perturbent la terre [1]


La chanson qui suit,  fut composée en Automne 2013, suite à la noyade de près de quatre cents migrants,  à quelques brasses de l’île de Lampedusa, près de la Sicile. Sur le moment même,  cela souleva évidemment une vague d’indignation en Europe.  Cependant pour reprendre les mots de cette insulaire de l’île de Lampedusa, Simone D’ippolito, témoin du drame : , «… rapidement, tout le monde a semblé passer à autre chose, "comme une bougie qui s'éteint". "Cela m'a encore plus convaincue que, s'il n'y a pas d'enjeu économique, rien ne bouge. La tragédie de ces jours-ci n'est sûrement pas la dernière." 

Chère  Simone,  tu viens de me rassurer que cette chanson  reflète bien ce que nous pensons tous.
 «La coupe a débordé à Lampedusa !»


(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )

Méditerranée !  Méditerranée !
La coupe a débordé  à Lampedusa
Est-ce le prélude  ou que sonne le glas
À propos du débat entre le Nord le Sud?

Méditerranée !  Méditerranée !
Théâtre de conflits depuis tant d’années
Méditerranée !  Mère de nos cultures
Autrefois si dure  envers la négritude

Sur les côtes du Nord des yachts de milliardaires
S’ennuient  dans les ports peu de monde à bord
Sur les côtés du Sud des esquifs en bois rude
S’entassent  familles entières rêvant d’un mieux être

Bateaux de fortune  combien de naufrages
Avant de faire la une et puis qu’on tourne la page
Méditerranée !  Méditerranée !
La coupe a débordé à Lampedusa

Ils se veulent  libres  vivre dans l’Union
Où tous les hommes ici semblent égaux
On aura beau faire Schengen et frontières
Vivants ou même morts ils passeront encore !

Méditerranée !  Méditerranée !
Comment voulez-vous que notre indifférence
Puisse résister à cette évidence
À Lampedusa    À Lampedusa

Après  « Le Curé de village », composé sur cet îlot désert, espérant récupérer le dalmatien,  je composerai le  « Paumé aventurier ».  J’y apporte ma propre dérision, relatant mes mésaventures, voulant m’évader vers de nouveaux horizons.   Les circonstances m’y avaient un peu forcé.  D’abord le Fisc et la TVA.  Ils sont complètement fous.  On me réclame un milliard sept cent millions de francs belges – j’y reviendrai pour donner les détails de cette démesure absurde - … je tourne le dos à la boutique et me mets à écrire des chansons.  Jean-Philippe  de Vogelaere,  journaliste au «  Soir » avait repris, en tête d’article,  « Le Fisc m’a fait chanter »,  suite à ma boutade lancée dans son interview – ce qui était la réalité, puisque de restaurateur, j’étais devenu chanteur ! - .  Auparavant,  il m’avait remarqué, hurlant et distribuant des CD audio, ayant pour titre « L’Amour vache »  dans une ferme à Corroy-le-Grand, (oui, encore ce village !), pour  manifester contre le massacre systématique de ces bovidés  et consoler cette famille de fermiers qui pleuraient impuissants,   voyant leurs jeunes veaux de trois jours embarqués dans des camions pour être incinérés. J’avais l’impression d’assister, en observant la délégation des exécuteurs des normes européennes : juge, procureur, vétérinaire et policiers,  à cette scène du film « L’Adieu aux armes » du roman d’Ernest Hemingway,  où un tribunal militaire envoyait au poteau d’exécution, sans discernement,  le moindre suspect qui pouvait passer pour un déserteur. Rock Hudson jouait le rôle du condamné, qui réussit à s’enfuir ;    ce qui ne sera pas le cas de ces vaches. 

L’Amour Vache

(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )

Après la parabole des vaches  grasses et puis maigres
Il y en a d’autres plus folles devenues boucs émissaires
Qui donnent un goût de vinaigre au vin parlementaire
Amour amour amour
Chacun son parapluie pour le sort de ces vaches
On parle d’Europe unie, mais là ça se relâche
J’appelle les nostalgiques des  cowboys d’Amérique
Amour amour amour
J’ai comme un léger flash : il faudrait conduire ces vaches
Vers l’Est jusqu’en Asie plutôt que les brûler
Pour cultiver le riz en Inde elles sont sacrées
Amour amour amour
Si mauvaises pour le grill qu’elles  aient droit à l’exil
N’oublie pas que l’une d’elles contribue à la joie
Dans la Crèche à Noël  auprès de l’Enfant Roi
Avec ou sans lasso un petit rien d’aventure
Vous reviendrez plus purs l’esprit moins mercantile
Ce ne sont pas que des mots qui sortent d’un évangile
Amour amour amour
Après la parabole des vaches grasses et puis maigres
Les seules que je crois folles sont les histoires des hommes
Mais même à ceux trop pègres les vaches leur pardonnent
Leur pardonnent.


Ensuite, devenu « Instincto »,  je ne me nourris plus de la manière classique,  ne cuisant  plus mes aliments (les explications viendront plus loin) …Suite à ces changements,  notre couple malgré nos deux enfants, chavire après vingt ans.   Mon épouse décide de vivre avec son thérapeute.  Ah, ce cher Michel V., amoureux des beaux yeux d’Hélène,  plein de zèle qui passera quelques soirées chez moi pour m’aider à matérialiser un appareil, un genre compteur Geyser sous forme de montre bracelet,  que je baptiserai « Phosomètre ».  Ce gadget avait pour vocation d’informer son porteur de  la quantité d’UV solaires qui, on le sait, peuvent être dangereux – et là ça n’apporterait rien d’innovant – mais surtout  de lui rappeler qu’il en a besoin d’un minimum pour le bien- être de sa personne.  J’ai bien dit « la personne », celle qui vit essentiellement dans les grandes villes des régions tempérées, travaille à l’usine, dans des locaux, des galeries commerciales, où jamais le rayonnement solaire  ne vient participer à son activité ;  surtout en hiver, quand il part dans les matins noirs et revient chez lui en allumant les phares de sa voiture.   C’est le candidat idéal pour la déprime, le stress et la maladie. 

   Bien que ce Phosomètre fut déjà réalisé en 1987,  sous l’insistance d’Hélène ( qui, depuis lors,  vit avec ce partenaire),   j’irai présenter cette invention au 19ième Salon des Inventions et Techniques nouvelles de Genève en avril 1991 et, surprise, le jury m’octroie une médaille de bronze.  France Info commentera toute la journée cette montre.
-         Comment t’es venue cette idée ?
-          
-          Je cherchais à comprendre les différentes causes des maladies et, plus particulièrement, celle de ma femme.  L’oncologue n’avait pas été très enthousiaste en examinant le dossier clinique de mon épouse.  Septicémie  aggravée qui risquait de tourner en leucémie et alors deux à trois ans d’espoir de vie.
-          C’est une des raisons radicales de mon nouveau régime alimentaire.   « Trouver la cause », disait Hippocrate. Le manque de rayonnement solaire en était une aussi.
-          
-          Et moi, le mari…peut-être aussi étais-je une des causes.  Un couple, ça peut-être une prison psychologique pour l’un des conjoints.   Ce médecin amoureux était sûrement ce qu’il y avait de mieux pour elle.
-          
-         Moi, j’avais une guitare et des chansons plein la tête, ce qui l’inquiétait.


Celle-ci, plutôt qu’un livre de médecine pour rappeler  les  quatre  bienfaits du soleil.
1° Excellent pour la peau (sans excès) ;
2° la formation des  os ;
3°  le système nerveux ;
4°  apporte la bonne humeur.

Ce que vous retrouverez dans les quatre couplets.

Même si  la santé est une chose trop importante pour la confier  uniquement qu’aux médecins. - c’est eux qui le disent ! – prenez bien soin de ma femme, cher Docteur et, à chacun sa méthode,  merci de me permettre de continuer ma route.


Maître Soleil

(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )


Soleil où es-tu ?  Soleil que fais-tu ?
Toute la nuit, les pas de l’ennui
Cadencent les cris des amants déchus
Leurs yeux un peu flous  / Cherchent dans le vague
La dernière drague / Soleil reviens-nous !

Soleil où es-tu ?  J’ai perdu ta trace et ma peau se lasse
Soleil que fais-tu ?  Que grand bien me fasse de revoir ta face.

Soleil où es-tu ? Soleil que fais-tu ?
Les taxis s’effacent, leur dernier office
Et cèdent la place aux tramways complices.
Déjà dans la ville, les bruits se faufilent
Des premiers chantiers on entend chanter :

Soleil où es-tu  J’ai les os tout froids /  Chauffe mon émoi
Soleil que fais-tu ?  Ta lumière en moi
C’est mieux que mon toit.

Soleil où es-tu ?
 Quand tu n’es pas aux cieux
Je me sens nerveux
Soleil que fais-tu ?
Tes rayons gracieux, ça me rend heureux

Soleil où es-tu ?  Soleil que fais-tu ?
Sans ton puissant feu, plus le moindre jeu
Le stress et l’angoisse, ce serait l’impasse
Si tu te prélasses oubliant le jour
Alors de guerre lasse, s’éteindrait l’amour.

Soleil où es-tu ? Comble mon bonheur 
Fais rire mon cœur
Soleil que fais-tu ? 
Donne l’énergie ; donne-moi la vie.
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L’Intercalaire du Docteur Michel Vandevelde
Bruxelles,  1 avril 1991

« La Santé par le Soleil »

 

Le Phosomètre

Chapitre 1

Invention de Monsieur Georges Salles Froès, chercheur passionné par la santé et par le milieu naturel dans ses interactions avec l’être humain, que ce soit au point de vue nutrition ou au point de vue des éléments physiques qui l’entourent, le phosomètre   est un appareil simple qui vise à permettre le dosage de l’énergie lumineuse reçue.

Avant tout à la recherche de ce qui peut améliorer le bien-être des individus, Mr Salles Froès a conçu un outil de faible encombrement ( bracelet montre)  qui permet de programmer son apport lumineux journalier, mensuel ou annuel.

Cet appareil donne à son utilisateur les informations suivantes :

-          Quantité de rayonnement solaire reçu à ce jour depuis le port au poignet de la montre PHOSOMÈTRE ;

-          Quantité de rayonnement solaire reçu de manière instantanée ;
-           
-          Alarme de surexposition ou de sous-exposition pour une période concernée programmable en fonction des caractéristiques de chacun ;

-          Alarme de surdosage instantané ;

-          L’heure.  C’est aussi une montre !!!


Ainsi, l’utilisateur de la montre PHOSOMÈTRE peut connaître un des paramètres les plus importants de l’action de l’environnement sur son corps, tant de manière positive que négative.

Cet appareil présente une version « grand public » et une version professionnelle pour les thérapeutes, utilisateurs de lumière.

L’appareil professionnel donne les totaux lumineux pour des lumières différentes de celles du soleil, grâce à l’usage de filtres appropriés.

Il permet ainsi de mesurer les doses reçues sur une période de traitement ainsi que les puissances-crêtes  pendant le traitement par exemple pour des lasers infrarouges, proches et lointains, pour des thérapies à l’hell orange, ou aux ultra-violets.


Les deux  appareils sont fournis avec notice permettant une utilisation selon vos caractéristiques personnelles et techniques.

Grâce à la mise au point de cet outil, la lumière peut être enfin utilisée de manière rationnelle et non dangereuse.

Chapitre 2

La vie au soleil


La vie s’est développée sur terre au soleil.  La  dépendance des organismes vivants, à l’égard de cet astre, est complète et complexe.

Dispensateur d’énergie sous différentes formes  - éternel comparé à nos courtes durées d’existence -, il est le facteur initial de nos sources naturelles d’énergies ; qu’il s’agisse de l’énergie fossile ( charbon, pétrole) ;  marée motrice ( grâce à la conjonction des forces gravitationnelles) ; hydro-électrique ( cycle évaporation/ précipitation) ; alimentaire ( photosynthèse) ; thermique ( chaleur naturelle des sols) ; etc.

L’être humain est issu de cette longue évolution énergétique et cosmique.  Ses rythmes internes, son organisation spatio-temporelle dépendent intimement de cette étoile protectrice et tutélaire.

II utilise la réflexion sélective des photons de sa lumière complexe pour voir les couleurs, les formes ; et pour informer son cerveau des périodes nécessaires au repos de son corps.

Les lumières non visibles de l’infrarouge servent à sa peau pour emmagasiner une chaleur qu’il n’est  dès lors plus obligé de fournir ( sans soleil, la température au sol serait de  - 250°)  et  celles de l’ultra-violet tuent les microbes présents à la surface de sa peau et initient la formation de vitamines D, nécessaires à la cohésion de ses os..

Des alchimistes aux plus grands savants, chacun a compris l’importance de la lumière pour nos organes vitaux.
Les premiers, à la recherche de la pierre philosophale, ont fabriqué des liqueurs d’or et de citron afin de donner du soleil en potion ;  les seconds ont démontré l’action bactéricide de cette lumière.  En 1903, le Docteur Finsen montrait son action sur la tuberculose et obtenait le Prix Nobel de Médecine.

Bien sûr,  une si grande force, une si grande énergie ne saurait être utilisée sans discernement.  






Chapitre 3


Chronobiologie – chrono pathologie

Prendre un médicament à midi, n’équivaut pas à le prendre à 16 heures.  Peu d’études nous permettent, à ce jour,  de prescrire de manière convenable les médicaments.

Ce phénomène est lié à nos biorythmes, nos horloges internes, synchronisées depuis notre conception sur les rythmes saisonniers, les rythmes jour-nuit, sur les périodes lunaires, etc.

Nous sommes donc adaptés au milieu qui nous entoure suivant une périodicité qui nous intègre au cosmos dans son entier,  qui est cependant spécifique de notre environnement propre.

Des phénomènes bios- périodiques sont connus de chacun.  Mais sont-ils compris comme tels ?  Par exemple le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, l’alternance veille / sommeil,  les cycles menstruels, etc.

D’autres commencent à être mieux connus : baisse ou regain d’activité périodique,  chute saisonnière des cheveux, ou encore tous les domaines de la chrono- psychiatrie.

Ainsi Mesdames, souvenez-vous que c’est pendant le repos nocturne que les cellules de votre peau se divisent pour régénérer votre épiderme, et que, d’avantage qu’aux crèmes de beauté, de bonnes périodes de repos maintiendront la jeunesse de votre peau.

Les synchronisateurs de l’environnement vont contribuer à équilibrer nos horloges individuelles.
Pour l’être humain, ce sont les alternances lumière / obscurité,  chaleur /  froid,  bruit / silence qui synchroniseront nos productions hormonales et nos rythmes psychiques.

Vous avez besoin d’un certain nombre d’heures de rayonnement solaire par jour, direct ou indirect.

Les rythmes circannuels centrés sur les saisons et sur l’inclinaison des rayons solaires, par rapport à la surface terrestre,  sont importants en chrono-pathologie.

Ainsi le maximum de mortalités, par accident vasculaire,  se retrouve en février ;  le maximum de suicides, en juin ;  les ulcères gastriques et les dépressions nerveuses ont des caractères saisonniers ( printemps et automne).

Des thérapies par la lumière, resynchronisant ces malades, se sont montrées efficaces en milieu hospitalier.

Vous avez besoin d’un certain nombre d’heures de rayonnement solaire par an et suivant votre rythme.




Chapitre 4

Soleil mode d’emploi

Les rythmes circadiens des personnes déprimées ressemblent fort à ceux des sujets sains, coupés de leur environnement spatio-temporel.

Concevons donc la dépression comme une rupture chrono-biologique avec l’environnement ; et, traitons cet état si fréquent par des doses de soleil plus vives et plus rythmées que pour l’individu sain.

Les rythmes circannuels des personnes souffrant d’ulcère gastrique, d’affection asthmatique et d’infections récidivantes semblent perdurer.

Nous prescrirons donc à ces patients des périodes de soleil et de repos,  centrées sur les alternances saisonnières et, outre le repos approprié, les doses de rayonnement solaire ont un effet bénéfique indiscutable.
Conclusions

Le soleil et la lumière sont nécessaires à la vie comme l’air et l’eau.

La photosynthèse permet notre alimentation et est à l’origine de nos énergies fossiles.

La synthèse de la vitamine D par notre organisme et notre vision exige la présence de ses photons.

Son action bactéricide nettoie et protège notre peau et notre environnement.

Ses rythmes permettent à nos horloges internes de se synchroniser sur l’univers ;  et aux cycles de nos cellules, de s’établir,  afin que chaque organe de notre corps se régénère et fonctionne normalement.

Privé de cet environnement naturel, ou perturbé dans ses rythmes, l’individu tombe malade (dépression, asthénie, ulcère, rachitisme, etc.)

« L’excès en tout nuit ».  Le bon usage du soleil demandait son dosage et, partant, la recherche de ses conditions d’application optimale.  Grâce au PHOSOMÈTRE, ceci devient possible.



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Comme toute médaille a son revers

Ce Phosomètre, promu normalement à un bel avenir,  -  suite à la médaille de bronze qui permit  différents contacts très positifs… entre autres avec le Docteur Jean Donetti   qui, me remettant sa carte de directeur de Texas Instrument à Biot, me proposa de lui rendre visite à Sofia-Antipolis  -,  se solda par une petite mallette, abandonnée pendant  une année – poussières comprises.  Elle contenait mes comptes rendus et les adresses récoltées pendant le salon, (surtout quand cette médaille fut obtenue !).  Ma mission était terminée et c’était dorénavant Hélène et Michel qui devaient reprendre le relais.  Elle, pour la partie financière et contractuelle, éventuellement,  avec d’autres partenaires industriels  en vue de lancer ce nouveau produit  sur le marché ;    et le médecin,  qui était mieux placé que moi pour convaincre ses confrères,  les journalistes et, partant, le grand public.   J’avais déposé cette farde de documents  au bas de la cheminée du bureau de mon ex-épouse avant de repartir vers les horizons lointains à bord du Spirit of Sindbad.    Après la remise de cette médaille,  Hélène et le Dr Michel V., devenu son compagnon depuis plus de deux ans, étaient venus me voir au Salon.  Curieusement,  ce dernier ne semblait pas partager la joie de mon ex et de moi-même.  Le brevet de cette montre avait été déposé à nos trois noms :  un tiers pour Hélène ( à l’époque – 1987 -  nous étions encore unis) pour la gestion et trouver les crédits nécessaires au développement de ce projet ; un autre tiers pour le Dr.  Michel Vandevelde qui réalisa, avec l’aide d’un ingénieur électronicien qui sera rétribué, la maquette du premier prototype, en plus de l’exposé médical ;  un tiers pour moi,  qui en suis vraiment le géniteur.  Grave erreur de ma part.  J’aurais pu très bien déposer ce brevet rien qu’à mon nom au départ.  C’est par courtoisie pour mon épouse et pour ce médecin zélé que j’ai fait inscrire leur nom sur le certificat décrivant cette invention.  Tant que nous étions ensemble, Hélène et moi, nous représentions la majorité.  Comme par la suite, c’est le médecin qui prit ma place, j’étais devenu minoritaire.  Hélas,  cet homme en blanc se montre assez méfiant   vis-à-vis de moi, s’attendant à tout instant qu’Hélène me revienne.  Lui s’était lancé dans la recherche sur le Sida, et ce phosomètre est le moindre de ses soucis.   Autre risque aussi que, si cette montre devait conquérir les marchés, l’ex-mari pouvait  redevenir l’homme d’affaire génial, comme quand à l’époque il créait avec succès des restaurants dont il s’était détourné,  ce qui fut une des causes du divorce.  
 
  Elle ne sait pas qu’elle se fait manipuler ( D’ailleurs, le sait-on quand ça arrive ?).   Lorsque des fois,  j’essayais de le lui faire admettre,  elle sortait ses griffes.  Les manipulateurs savent comment garder leurs proies …Moi aussi je suis victime de ce genre d’hypnose : celle d’un marin qui, c’est le cas de le dire, me mènera en bateau.  Il fut un temps incarcéré en Suisse.  Finalement, quasiment ruiné,  j’irai   chanter avec la guitare sur les terrasses de la Côte d’Azur /. ..Et, comme vous le lirez (ou mieux l’entendrez) dans le premier couplet, j’avais bien oublié mes bottes Santiag en quittant Paris.




Le Paumé aventurier


(pour l'écouter,  se rendre sur www://mesparaboles.blogspot.be )

Je suis un paumé, j’ai quitté Paris,
Et je suis parti oubliant mes souliers

J’ai très vite compris que je suis un paumé…un paumé

Car figurez-vous que mes pieds trop mous
N’ont pas résisté au premier petit trou
Je suis un paumé, pas un aventurier.  Moi l’aventurier !

Je suis un paumé, pas un aventurier
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris

Et moi le bourgeois, d’un timide pas
J’ai emmené ma croix sur le dos de ma foi

En cherchant le bonheur, j’étais tout en sueur.  Moi l’aventurier !

J’ai voulu me nourrir de ciel et d’amour ;
Oubliant l’estomac,  plus de problème de foie.
Mais au premier Carrefour,  je craquai pour des p’tits fours.
Moi l’aventurier.  Moi l’aventurier !

Je suis un gourmand, pas un aventurier
On me l’avait bien dit   de ne pas quitter Paris

De belles phrases à l’envers,  me prenant pour Voltaire
Et c’est en globe-trotter que je fis le tour de la terre
Je n’ai pas eu très peur : la « Diners » près du cœur.
Moi l’aventurier ! Moi l’aventurier !

J’ai voulu faire du stop ;  mais pour lever la main
Il y avait tout qui se bloque.  J’ai pris le premier train,
Aidé par un porteur.  J’avais comme des raideurs.
Moi l’aventurier !

Je suis trop bloqué pour être aventurier
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris

Rejetant la Société, prônant la Vérité,
Mais c’est mon contrôleur qui me faisait très peur.
Pour fuir les impôts, j’étais Marco Polo.
Moi l’aventurier !

Mon peu d’argent au « noir », et mon air de paumé
Ont dû s’apercevoir par des anciens bagnards
Je me suis bien fait avoir par ces aventuriers.
Moi l’aventurier !

Je suis un fauché, pas un aventurier.
On me l’avait bien dit
De ne pas quitter Paris.

Et quand enfin plus rien, n’ayant plus de moyens ;
Que j’ai dû chercher simplement à manger,
Il a fallu que j’aille chercher du travail.  Aïe aïe aïe !

Et soudain mon cerveau a repris sa fonction.
Je n’ai plus eu besoin de tous ces grands malins.
Pour mener ma vie d’homme, il ne fallait que moi,
Sans d’autres personnes.  Moi l’aventurier.

La guitare ou banjo, la manche dans les bistrots
Et je rêve ici de revoir Paris.    Moi l’aventurier.